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4/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nimes , 1911
Mort(e) : 1990
Biographie :

Thérèse Plantier est un poète français, liée d’une forte amitié à Simone de Beauvoir et à Violette Leduc
Elle fut longtemps enseignante à Marseille, puis retirée à Faucon dans le Vaucluse. Elle commença à publier, en 1945, vivant passionnément le surréalisme. Elle participa aux réunions surréalistes, au café La Promenade de Vénus et fut invitée chez André Breton, à Saint-Cirq-Lapopie (Lot). Elle prit ensuite ses distances, non avec Breton, mais avec son entourage, pour se rapprocher davantage du Pont de l’Epée de Guy Chambelland et de « la Poésie pour vivre » de Jean Breton.
Elle entreprit très tôt, comme l’a écrit son ami Jocelyne Curtil, une étude critique du discours des hommes dans différents domaines : philosophie, anthropologie, ethnologie, sociologie… et se pencha sur les revendications féministes, pour édifier sa philosophie : le « fémonisme intégral », qu’elle mit en œuvre dans ses livres de poèmes, qui se veulent défense et illustration d’un langage spécifiquement « fémonin ».

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Thérèse Plantier
Mon amour
Parce que j’avais ressenti la première odeur de l’été
j’avais cru que je vivrais mille ans
auprès de toi
mais j’étais en retard il aurait fallu
prendre le train tes yeux
puis descendre à contre-voie
parmi les bardanes et les orties violettes
battre les buissons tambouriner
dessus avec des paumes de laine
cardée par les ronciers
l’avenir se chargea de me détromper
vira au bleu-silence
tandis que les gousses des genêts-à-balai
percutaient sec sur le ciel
plié à gauche dans l’odeur de tes doigts.
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La terre résistait aux pas



La terre résistait aux pas
les choses allaient de soi
le décor devenait prépondérant
mais on s'y sentait à l'aise
comme un chevillard qui
fatigué du labeur
baise au front ses enfants
chez lui ils l'attendaient
nous ne mangeons que les petits des autres
le décor pourrissait
ça sentait très mauvais le serpolet le banon
les champignons poussaient goulûment
en levant la tête on voyait des avions
je ne vous dis que ça
on pensait à de grandioses réalisations
mes branches enlaçaient celles des autres arbres.
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Bête encolure oubli



Bête encolure oubli
spirale lointaine
nous mangeâmes au restaurant
avec de petites conversations
rongée Capricorne par les oiseaux verts
cycliste brillant syllabes rêveuses
j'appelle rectangle le carré
il comprend
il le rectangle il m'oublie
il se cache sous les arbres
anges mangés crus
il pleut mes larmes il
pleut mon sang mes fibres
il rit il sourit passage
toi sur mes amours
insoluble oubli
lumière de pierre.
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Un casque un masque
décorent ma fête explorée dans les placards
où je ne trouve pas de puits
pour plonger à ta recherche aigue-marine
alors je pars à la conquête du feu
sous tes paupières loggias d'univers
Tes soupirs sont des ordres
tes murmures crient
dans les angles des pièces
où se consument leur cadavre,
ton corps éolienne abattue par le vent
a défoncé le toit de la maison
où nous cherchons nos objets quotidiens
sous un enchevêtrement de poutres
à demi-calcinées
sitôt que nous entrons tout s'est écroulé,
les bombardements au ralenti
précèdent nos visites.
Que de pansements de détritus !
Nous ne nettoierons jamais assez
les recoins du désastre
pour y installer ces lits sans remords
où tu t'es couchée
             traînée
                perdue.
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Peu me chaut d'incarner pour eux la promesse d'un au-delà qui ressemble singulièrement à un bordel (...)
Quant à vos appeaux d'assimilation intellectuelle, il rend le même son que ceux avec lesquels vous invitiez les colonies à faire confiance aux métropoles et ils sont aussi persuasifs ! Si jamais j'avais eu envie de m'identifier à quelqu'un, c'eût été à une négresse considérée comme noire. Me déclarer négresse me fait du bien, cicatrise mes plaies, adoucit mes aliénations. Au lieu de me découvrir tantôt homme, tantôt femme, au moins ai-je le pouvoir de tracer dans le monde toutes les lignes que je veux. Je serai noire entièrement, non pas dans mon pays, mais sur la terre entière que couvre ma féminité. Moi qui n'ai pu me saisir jusqu'ici par aucun concept, je contesterai globalement pensée, langage, culture, moeurs, hideux gouvernements, gouvernés, avachis, lois, juridictions, armées, enseignements, science pourrie, tout ce qu'ont fait les hommes.
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Thérèse Plantier
APRÈS T'AVOIR REVU
à Charles Pech
  
  
  
  
Préparée à ta venue
avec quelle minutie quelle conscience !
j'ai picoré les grains de poussière
à travers les rideaux griffés par mes chats
j'ai pansé les plaies de ma poule infirme
mon rein éclaté se referme chaque soir
et j'ai mis mes yeux à dégorger dans ma salade
je partirai
c'est juré
après t'avoir revu
après avoir fait la soupe à mes chiens
même à ceux qui sont morts
empoisonnés par mes voisins
comme il se doit.

Le seul renard qu'ils n'aient pas tué me crie
existe existe existe
encore
un peu
chaque minuit il jappe sous ma fenêtre
parce qu'il me plaint
il sait lui
mon enfant
que je lui cuis sa soupe.
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