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Citations de Thierry Bataille (15)


Dorothée buvait un citron pressé à la terrasse du café de Paris. Son short mettait en valeur ses longues jambes bronzées. Elle étudiait la sociologie dans une faculté de Paris, avait peu d’argent, ignorait où elle passerait la nuit, ne se posait pas la question, s’en fichait, et le prince Khalid Alaad était maintenant près d’elle.
Elle prit une cigarette ; il tendit un briquet en or avec quelque chose qui ressemblait bien à un diamant incrusté dans le métal.
— Gardez-le, dit-il.
— Asseyez-vous, dit-elle.
Robert sortit de la Rolls et essuya avec une peau de chamois la glace au chocolat qu’un estivant venait d’écraser près de la victoire de Samothrace.
— Je n’ai pas le temps de m’asseoir, dit Kahlid. Je dois être dans une heure à Cannes. Venez, ma voiture est à côté.
Dorothée se leva, le prince paya, vit les jambes bronzées de la jeune femme.
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Rue Meynadier, à une centaine de mètres de la rue d’Antibes, Jacques donna un coup de pied dans une bouteille en plastique. Derrière lui, marchaient Rodolphe Vander et Alain qui parlait. De Kafka. Notre société est à l’image des livres de Kafka. Elle se complaît dans la logique de l’absurde. Regarde les règlements administratifs, la politique, l’armée...
— Pas l’armée ! s’insurgea Rodolphe.
Jacques poussa un juron, pour le seul plaisir d’interrompre le langage policé d’Alain. Jacques avait horreur des intellectuels. Qui pensent, s’interrogent, glosent, critiquent, pendant que les autres agissent. Jacques cracha par terre.
Il doit exagérer son personnage ! pensa Rodolphe qui se demandait avec lucidité s’il ne devenait pas homosexuel.
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Jon, qui regardait des cactus géants dans le jardin, se retourna et sa sexualité ne fut pas affaiblie. Marie n’était vêtue que d’un slip de bain, rouge et blanc, son corps était mince et ses seins aux pointes dures. Elle s’approcha de Jon et défit lentement les boutons de sa chemise.
— Tu n’es pas bronzé, murmura-t-elle en effleurant sa poitrine.
Plus tard, Marie lui dit qu’elle avait épousé un steward à l’âge de vingt ans.
— Il faut que tu partes, parce qu’il va bientôt revenir. J’espère que tu ne m’oublieras pas !
Jon, au volant de la Porsche, se trouvait sur la départementale 135 et cherchait un panneau qui lui indiquerait la direction de Cannes.
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Les secrétaires de la Banque Internationale de Genève (B.I.G.) avaient surnommé Hector Bouchy, le fondé de pouvoir, la plante verte.
Ce qui l’apparentait à l’espèce végétale était sa carnation et son maintien statique. Hector Bouchy bougeait peu, battait des paupières avec parcimonie, avait un regard fixe qui mettait souvent mal à l’aise ses interlocuteurs. Enfin, dernière particularité, il mangeait fréquemment des chocolats ; peut-être était-ce finalement la raison de son teint vert ?
Néanmoins, sa fonction forçait le respect, surtout à proximité de ses oreilles qui encadraient un crâne totalement chauve.
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e prince Alaad se mit à rire ; la douleur était dans son ventre, sourde, prête à jaillir, source de mort. C’est elle qui l’avait fait changer d’avis. La peur de la mort. Une peur plus forte que tout. Le seul moyen de vaincre sa peur était de mourir parmi d’autres personnes.
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L’avion atterrit à l’aéroport Nice-Côte d’Azur et l’hôtesse indiqua que la température extérieure était de 35° ; ce qui n’était pas une information exagérée, constata Jon en descendant de la passerelle, lorsque la chaleur moite s’abattit sur lui.
Il enleva sa veste, mit des lunettes de soleil et entra dans l’agence de location.
— Bonjour, dit-il à une jeune femme séduisante, figée sans enthousiasme derrière un bureau design ; je m’appelle Jonathan Ferry.
Elle consulta un fichier.
— Vous désirez louer une Porsche 911 Carrera cabriolet.
— Oui.
Un peu après, il lui dit :
— Je vais à Cannes, vous terminez votre travail à quelle heure ?
Elle l’observa avec une expression amusée.
— Excusez-moi pour la banalité de la phrase, mais je ne trouve momentanément rien de plus original.
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Enfant déjà, Rodolphe aimait les objets ronds et son oncle, un éminent psychanalyste de Nice qui soignait plusieurs vedettes du show-business au stress persistant et assez mode, avait essayé de s’intéresser à son cas. Le comportement de Rodolphe était souvent étrange, alliant la violence, l’exaltation et parfois l’abattement le plus total qui le jetait sur son lit, alors rectangulaire, pour pleurer pendant plusieurs heures.
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Rodolphe Vander posa les ciseaux sur la tablette de la salle de bains et examina minutieusement, dans le miroir rond qui se trouvait au-dessus du lavabo, si aucun poil ne dépassait de sa moustache, fine, noire et assez clairsemée. Il enleva un tee-shirt sur lequel était écrit : « Adolf Hitler — European Tour 1935-1945 », mit quelques gouttes de parfum derrière ses oreilles et entra dans l’unique pièce du logement, occupée principalement par un vaste lit rond.
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Rodolphe épiait Jacques dans le miroir qui se trouvait au-dessus du lit. Il avait les cheveux longs, sales, une veste en jean, ne s’était pas rasé depuis plusieurs jours et était directement passé de l’extrême gauche à l’extrême droite sans changer de look.
Alain, professeur de français-latin dans un lycée de Nice, parlait de nationalisme.
— Tu as bientôt fini de nous emmerder ! dit Jacques.
Rodolphe pensait aussi qu’Alain était trop intellectuel. Jacques lui plaisait vraiment beaucoup. Dommage qu’il soit si sale.
— Quand est-ce qu’on cogne ? demanda Jacques.
Rodolphe supposa qu’il plaisantait. Surtout pas la violence pour la violence. Mais la violence au service d’un objectif précis : épuration, harmonie.
— ... Pour sauvegarder l’intégrité de la nation... disait Alain.
Jacques frappa du poing contre le mur et le miroir oscilla.
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— Hé, il est fou ! cria le Noir.
Une main se posa sur son épaule. Un portier, trente ans, musclé, lui dit d’une voix douce :
— Je vous conseille de partir.
Salopes de femmes ! pensait le prince. Et il se demandait s’il n’avait pas une douleur au niveau du ventre.
Il sortit un billet de cinq cents francs, le mit dans la main d’un aveugle qui ne le remercia pas, méfiant et surpris par le format inhabituel du billet. Pour conjurer la douleur. Pour appeler Allah, montrer qu’il faisait le bien et que Lui, dans Son infinie bonté, pouvait calmer cette douleur dans ses entrailles.
Il arriva rue d’Antibes.
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Le prince Khalid Alaad n’avait pas encore remarqué les trois jeunes. Il pensait à la première fois où le roi Khaled d’Arabie Saoudite l’avait fait venir dans son palais afin de lui confier le placement des pétrodollars en France.
Il avait dit :
— Je souhaite que tu investisses les dollars dans des activités qui nous permettront de développer notre pays. Cet argent ne sera pas éternel, souviens-t-en, et nous ne voulons pas retomber dans la misère, après avoir peut-être connu une trop rapide et éphémère opulence !
Puis le roi Khaled s’était consacré à une des cinq prières rituelles de la journée.
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— Salut, l’Arabe !
Le prince Alaad vit un jeune homme aux cheveux longs qui s’était arrêté devant lui.
— Salut, beau prince ! dit Jacques.
— Que voulez-vous ?
Khalid était parfaitement calme. Généralement, il était accompagné de deux gardes du corps qui assuraient sa protection. Protection qu’il jugeait inutile par rapport à certaines formes d’attentat.
Jacques sortit un coup-de-poing américain de sa poche.
Rodolphe fit un pas en avant.
Jacques cracha sur l’étoffe blanche.
Rodolphe fit un pas en arrière.
— Frappe-le ! hurla Alain. Frappe ce salaud !
Il y eut un bruit. Jacques regarda derrière le prince et vit Jon.
— Frappe-le !
Mais Khalid frappa le premier, son poing atteignit Jacques sous le menton.
Rodolphe fit un deuxième pas en arrière.
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— En ce qui concerne l’opération, disait-il, sachez que l’Arabie Saoudite produit environ 500 millions de tonnes de pétrole par an et en exporte 94 %. Le pays a 8 millions d’habitants, laissant des bénéfices considérables à chacun d’eux. Bénéfices d’autant plus considérables que cette richesse est concentrée sur un petit nombre de personnes. Un cigare ?
— Non, merci.
— Votre mission sera simple : le prince Khalid Alaad est actuellement à Cannes pour placer une partie des fonds de l’Arabie Saoudite. Occupez-vous-en. Nous sommes, bien sûr, déjà entrés en contact avec lui. Cet argent serait très intéressant pour notre banque. Encore un chiffre, Bouchy. L’année dernière, le pétrole a rapporté 120 milliards de dollars à l’Arabie Saoudite. Il serait normal qu’une fraction de cet argent revienne dans nos caisses. Hélas, nous ne sommes pas les seuls sur l’affaire !
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Rome, Rome, Rome, Ville éternelle, Rome, Rome, Rome, ville symbole, l’histoire, l’art, l’intrigue, la décadence.
Le père Yves Roy fit une génuflexion, mais il ne pouvait pas concentrer ses pensées sur la messe qu’il célébrait. Cela faisait quatre mois qu’il était à Rome et s’initiait au fonctionnement complexe du Vatican, sachant ménager la susceptibilité des uns et des autres, hauts dignitaires de la Curie, mais également aux plaisirs — architecturaux et charnels — de la ville. A l’âge de trente-trois ans, il pouvait considérer qu’il avait réuss
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— Au succès de votre mission, dit-il.
— Quand dois-je partir, monseigneur ?
— Il est 20 heures et 6 minutes. L’avion est à 23 heures. Voici votre billet. Ensuite, vous pourrez passer une excellente nuit dans une chambre confortable du Carlton de Cannes. Ainsi, vous serez sur place pour traiter nos affaires !
Monseigneur Legeri but les deux verres.
— Et moi ? demanda Yves.
— Veuillez m’excuser, dit le cardinal ; surmenage. Sa Sainteté suivra personnellement l’évolution des transactions. Que Dieu vous protège.
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