Thierry Doré

Ouvrage sélectionné et reçu dans le cadre de la MASSE CRITIQUE "non-fiction" de février 2020.



On en parle, on en entend parler... mais que désigne exactement le terme “à la mode” d’ “agroécologie”?



Après avoir évoqué les premiers jalons du mouvement au cours du XXeme siècle et son essor depuis les années 1980, les auteurs présentent six exemples d’actions menées par les politiques, les ONG et les associations, en France et dans d’autres pays tels que l’Inde ou le Brésil. Sans se vouloir exhaustif, le tableau contrasté donne une vision assez claire de la diversité des mises en œuvre.

Les auteurs s'emploient ensuite à expliquer les valeurs défendues par les "agroécologues", que ce soit le lien à la nature, l’équité de genre, de justice alimentaire ou environnementale,... et reviennent sur l’engagement des politiques.

Le dernier chapitre dessine l’évolution -ou les évolutions- possible(s) de l’agroécologie, avec des recherches dans les domaines technique, biologique, écologique, agricole et alimentaire.



L’ouvrage est bien documenté, clair et concis, utile si comme moi vous souhaitez avoir une vision élargie et assez impartiale d’un domaine en phase d’expansion, qui fera indubitablement partie du paysage économique, politique, environnemental et social de demain.

Cet ouvrage est touffu et très intéressant pour qui s'intéresse à l'agroécologie d'un point de vue de ses grands principes. Ce n'est pas un livre technique, il est parfaitement possible de le lire sans connaître grand choses à l'agriculture.



Le livre commence par une première partie faisant l'historiques de ceux qui ont parlé d'agroécologie, donnant à cette approche ses lettres de noblesse, et en modelant ses contenus et limites. Il est effectivement bien difficile de parler d'une agroécologie, car on est face à un concept un peu protéiforme : on sait que c'est une nouvelle manière d'aborder la production agricole, qui se veut la plus durable possible, en joignant tous les acteurs de la production comme les consommateurs, scientifiques, ou politiques... Tout un programme !



Dans la seconde partie, les auteurs décryptent un certain nombre de trajectoires techniques, politiques, institutionnelles, qui s'inscrivent dans l'agroécologie. On retrouve plusieurs exemples dans le monde, Brésil, Inde, France, Cuba, Viet-Nam... qui montrent ce qui peut être fait, ce qui marche. C'est très intéressant, mais cela montre que chaque projet doit être bien expliqué et accepté pour réussir ou produire un résultat. A la suite de ces exemples, on trouve un certains nombres de limites et des explications sur le manque d'adhésion à certaines idées et démarches.



Dans la dernières partie, les auteurs décrivent les axes de développement pour amplifier encore cette nouvelle approche de l'agriculture : la formation, l'échange entre instituts techniques et agriculteurs / regroupements d'agriculteurs, une meilleure diffusion par les instances internationales, et plusieurs autres idées.



Ce livre se termine avec une bibliographie qui propose déjà de nombreux sujets à décortiquer pour qui sera un peu curieux.



Au final, on tient donc un livre dense, plein d'idées et de concepts pour ré-inventer, ou plutôt faire évoluer l'agriculture face aux défis d'aujourd'hui et de demain. Les auteurs ont fait un très bon travail de synthèse et maîtrisent très bien le sujet. Le sujet est parfois glissant quand on aborde l'agriculture biologique, mais les deux agronomes d'auteurs resituent très bien les différents modes de production et leur place dans ce livre. Je me servirai de cet ouvrage dans mon activité professionnelle de conseiller technique agricole car il permet de prendre un recul certain, et de se poser de nombreuses question, ou de suggérer des démarches d'action.

Nourrir 14 milliards d’habitants en 2050...



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Viande aux antibiotiques, lait aux hormones, légumes aromatisés aux pesticides, déforestation, pollution des eaux, de l’air et des terres, agriculteurs malades… Derrière le mot « progrès » — avec la mécanisation, l’artificialisation, la standardisation des cultures et l’abus de produits chimiques — se cache en réalité une rupture consommée avec la nature et ce qu’elle nous a donné.



Même s’il n’existe pas d’agriculture qui respecte totalement les équilibres naturels, nous ne pourrons pas continuer à forcer les lois de la nature sans nous porter sévèrement préjudice. Devrions-nous nous évertuer à remplir suffisamment nos assiettes d’aliments pauvres sur le plan nutritif et qui contribuent même à nous rendre malades ? Par ailleurs, nous ne pouvons pas accepter de pervertir la nature même des plantes jusqu’à les modifier génétiquement, c’est une question de principe. Mais comment nourrir 14 milliards d’individus en 2050 ?



Agriculture biologique : espoir ou chimère ? est le cinquième débat lancé par les éditions du Muscadier dans la collection Le choc des idées. Le principe est de donner les arguments qui fondent les débats sur des questions d’actualité ; les débats sont habilement rédigés par deux contradicteurs et introduits par un médiateur, ce qui permet par la suite de conforter ou de réviser sa propre opinion, ou bien de se la forger.



Concernant l’agriculture biologique, si la solution n’est pas évidente, nous pouvons quand même, en tant que consommateurs, faire entendre aux industries et aux producteurs que le bio correspond à un besoin réel de revenir à quelque chose de plus naturel et d’essentiel.



Le début de l'article sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/agriculture-biologique-espoir-ou-chimere-collectif-a108293522
Lien : http://www.bibliolingus.fr/a..

Un petit guide bien fait sur l'histoire de l'agroécologie, son évolution et les pistes pour s'y mettre.

L'ouvrage est assez technique mais tout de même accessible à ceux qui s’intéressent au sujet sans avoir une formation spécifique.

De bonnes pistes de réflexion pour approfondir le concept.