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Critiques de Thierry Guidet (6)
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La compagnie du fleuve : Mille kilomètres à pie..

Mille kilomètres à pied le long de ses rives, un long parcours du Mont Gerbier de Jonc à Saint Nazaire. Si la curiosité vous titille bouclez votre sac.

Départ en avril aux premières jonquilles, le temps de se mettre en jambes et il laisse déjà loin derrière lui le pays de Modestine, il suit avec l’oeil d’un peintre « un chemin de terre au milieu des pins, des aubépines, des noisetiers, qui longe une Loire d’aquarelle ».

Marcher, penser, rencontrer et lire car Thierry Guidet ne saurait se passer de livres, lors de précédentes randonnées il était accompagné par Montaigne ou Sénèque, dans son parcours en Loire c’est la Bible qui lui tient compagnie car il lui faut « des livres qui se hument, se mâchent puis se digèrent lentement ».



File le chemin rythmé par les bivouacs et les rencontres. Ici et là on repère les blessures mal refermées de la tempête de 1999.

La Haute Loire, l’Allier, les plaines du Forez, les canaux latéraux, les chemins de halage, les « pays de rêveuses rivières et de canaux pensifs », il avance au rythme d’une péniche pendant un petit moment savourant la liberté des mariniers.

La Loire était, avant le chemin de fer, un fleuve de chalands et de gabares. Thierry Guidet nous parle même d’une « marine de Loire » au temps où les péniches transportaient les épices des Antilles « la verrerie du Dauphiné, la faïence de Nevers, les couteaux d’Auvergne (...) les livres imprimés à Genève. »



Mais le fleuve n’est pas toujours doux, les lignes de crues sur les façades des maisons sont là pour le rappeler.

Mi parcours et c’est l’entrée dans « La Loire des châteaux et des vignes » Vite un signe de la main à Balzac, à Stendhal qui navigua entre Tours et Nantes, une pensée pour D’Artagnan qui fait son entrée à Meung sur Loire.

Notre marcheur fait un détour par Chambord, flâne dans le potager de Villandry.

Rois, reines, art de vivre, douceur angevine, avec au détour d’un chemin ....une centrale nucléaire.



La fin du parcours approche et c’est un monde d’îles que l’auteur nous fait découvrir à bord d’une gabare : l’île Meslet, le Piloquet, l’île aux bergers, et même Kerguelen.

Le voyage se termine à Saint Nazaire, j’ai aimé la compagnie de Thierry Guidet, jamais pompeux, toujours curieux qui dit « J’ai marché en badaud, curieux de la leçon de choses, et d’histoire, et de géographie, et de littérature que me donnerait le fleuve. »


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Histoire populaire de la Bretagne

Ouvrage collectif facile et intéressant à lire (pas de notes de bas de page, vocabulaire accessible..), bien que j'aie trouvé le livre instructif surtout à partir du XVII/XVIIIè s car la période précédente est une succession d'exemples très brefs et disparates - manque de sources écrites sans doute - ne (dé)montrant pas grand'chose.

A partir du XVIIIè on a davantage d'exemples des conditions dans le "peuple", sans que ce soit une découverte cependant : la confirmation que "l'immense majorité des gens" est pauvre, misérable, a peu d'existence en tant que sujets des rois et même sous les Républiques après la Révolution. C'est quasiment leur situation jusqu'à une époque proche (l'époque contemporaine se caractérisant par un émiettement, un isolement, des vies. On a bien vu l'importance de rencontres chez des Gilets Jaunes).

Cela fait du bien de lire l'Histoire sans être farci de noms de riches et célèbres (et pour cause), de dates de guerres etc.. Intéressantes aussi un certain nombre de rectifications et de remises en question (sur la vision donnée des Chouans par exemple).

Ce livre m'a remis un certain nombre d'événements sous les yeux et m'en a fait découvrir d'autres. Les auteurs insistent régulièrement sur le fait que la réalité est complexe, plurielle..Leurs descriptions sont donc nuancées.

A un moment ils écrivent que l'image de la Bretagne est idéalisée dans le Cheval d'Orgueil (PJ Hélias) mais je ne vois pas en quoi (la misère y est bien présente). Donne envie de (re)lire Fils de Plouc de mon ancien prof Jean Rohou et les Mémoires d'un paysan bas-breton de Jean-Marie Déguignet (nom de mémoire).

On a entendu dire que "les gens heureux" n'avaient pas d'histoire, ce livre est l'un de ceux qui donne une Histoire aux gens "modestes" (dans tous les sens du terme) et, pour quelqu'un, comme moi, qui s'intéresse à la Bretagne (mon pays), c'est un livre à lire et à garder.


Lien : https://marcokerma.com
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Histoire populaire de la Bretagne

Un bon livre d'histoire sur la Bretagne. Il rend avec beaucoup de prégnance le sort des miséreux et de ce petit peuple qui composait l'immense majorité, bien plus préoccupé par leur quotidien, que par la valse des têtes couronnées. L'histoire populaire du peuple, a été déjà traité mais pas de cette façon exhaustive. Mais elle la complète. Je me souviens que Duby par exemple parle de l'infime outillage des paysans du moyen âge, une époque où la perte d'une faucille pouvait être capital, vu l'extrême pauvreté. Et comment les inventions techniques, telle celle du collier d'attelage à permis en multipliant la force des animaux de trait de multiplier aussi les récoltes, et de s''extraire de la misère noire.

Le livre fait référence aussi à des auteurs populaires précieux, tel Jean Marie Duguignet, dont on a redécouvert les mémoires il y a une vingtaine d'années, et qui parle au mieux de ce qu'était un gamin bas breton au dix neuvième siècle, et l'importance de l'église. .

. Le livre s'apprécie davantage si on a des notions d'histoire générale, car le sort du peuple dépend tout de même des traités et des guerres. Ainsi la révolte du papier timbré, à mon avis pas assez traité ni évoqué, est du aux conséquences catastrophiques des guerres de louis quatorze. Les auteurs rendent très compréhensible par contre le choix qu'ont fait plusieurs générations de renoncer à l'apprentissage de la langue à leurs enfants. Le Breton, parce qu'il maitrise peu ou pas du tout le Français, est en effet exclu de la réussite sociale, et méprisé. C'est quelque chose d'universel en fait, ayant trait aux peuples colonisés. Il aurait été intéressant dans le dernier chapitre qui s'attache à l'histoire récente, de développer ce qu'est devenu la langue Bretonne. Les écoles Diwan se battent en effet contre la perte de cette culture essentielle. Ce sont souvent maintenant les milieux privilégiés et militants qui sont aux premiers rangs de ce combat. Si les auteurs s'attachent aussi à parle du " miracle breton", transformant cette arrière cour en un des premiers pôles d'agro alimentaire d'Europe, ils ne parlent pas tout des effets concomitants désastreux sur l'eco système, et du clivage qui s'installe dans la population. De la même façon le combat de Notre dame des Landes n'a été traité qu'en quelques lignes assez ambigus. Les militants se voyant ainsi reproché de ne pas se soucier de la population de l'aéroport de Saint Jacques existant, et des nuisances. Par là ils oublient l'intérêt collectif majeur, le but et le sens du combat contre un projet décidé à Paris, loin des nécessités du pays. Un combat en osmose avec celui de Plogoff, mais aussi des enjeux à venir. Car les algues vertes, dont les auteurs ne disent mot, et la bétonisation, le clivage entre paysans productivistes et population mise en danger par la force des lobbys aurait mérité tout autant un développement. .Le modèle économique Breton est en effet à bout de course, et impose des mutations.

Mais je ne veux pas ternir trop ce livre que je juge vraiment réussi dans l'ensemble, et qui se lit facilement, sans tomber dans la simplification.
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Le Canal : à pied de Nantes à Brest

En quête d'un peu d'évasion par procuration, j'ai choisi ce matin à la bibliothèque ce petit volume de 74 pages de Thierry Guidet. Il a eu la bonne idée de joindre une carte en préambule, mais a omis de mentionner le nombre de kilomètres que comprend son périple : 360. Combien de temps lui faut-il pour les parcourir? Là non plus, pas de réponse, tout au moins au début de l'ouvrage. On apprendra au détour d'une page qu'il effectue entre 20 et 30 km par jour. J'aime bien avoir un minimum de données précises, personnellement, je n'ai rien d'une aventurière. Je crois comprendre toutefois que Thierry Guidet emmène son lecteur sur la voie de la philosophie plus que sur les chemins de randonnée. C'est qu'il l'a étudiée lui-même à Rennes. Il faut donc se préparer. Chacun des 12 chapitres comporte en exergue une citation d'auteur, pour la plupart, de grands classiques.

Le point de départ au jardin des plantes de Nantes est déjà prometteur. L'auteur, en un paragraphe de 6 lignes, parvient à faire ressentir la magie sensuelle des effluves de magnolia sous la pluie, et nous transporte à la découverte du Nouveau monde et de ses essences inconnues. C'est au XVIIIème siècle que le premier spécimen de Magnolia grandiflora arrive en France.

Des évocations historiques, il y en a beaucoup dans l'ouvrage de Thierry Guidet. Il rappelle que Nantes est une ville d'eau qui s'en défend ou l'oublie. Nous y voilà, avant même d'avoir gagné le canal, l'eau est au cœur du sujet, comme omniprésente. L'auteur nous fait voyager dans le temps. Il ne manque pas de se tourner vers le passé pour expliquer telle ou telle caractéristique du paysage. Son livre est en cela riche d'informations et constitue bien plus qu'un journal de bord. On y apprend par exemple que l'histoire bretonne a elle aussi produit de "strange fruit".

Il faut atteindre le chemin de halage le long du canal pour enfin trouver une réflexion sur la marche et sa motivation. Il semble que l'auteur trouve alors son rythme. Il se nourrit de ce que lui offre à voir la nature, mais non comme un spectacle extérieur. Tout est ressenti de l'intérieur. Les mots alimentent aussi son cheminement. S'il évoque la construction et la fonction du canal, Thierry Guidet le fantasme aussi. Il confie avoir écrit son opus à un an d'écart de sa randonnée. Cela explique la réflexion qui a pu se développer pendant ce laps de temps et compenser une ignorance de la faune et de la flore qu'il avoue frustrante.

Thierry Guidet souligne combien il est important de faire preuve d'humilité, et d'accompagner sa marche de lecture. Pour qui serait en mal de choix d'auteurs, il en suggère, des marcheurs eux-mêmes, à toutes fins utiles, tels Jean-Jacques Rousseau, Stevenson et bien d'autres.

Thierry Guidet fait halte dans les maisons éclusières construites toutes à l'identique et à mi-chemin chez les moines de Timadeuc, "marcheurs immobiles". Il y a une autre halte chargée affectivement à Pontivy, où il a passé ses jeunes années. L'émotion se manifeste là encore, comme au départ de Nantes, alors que l'auteur respire une bouffée de parfum émanant d'un jardin.

Thierry Guidet est un randonneur aguerri - mais aucunement blasé et toujours vulnérable - puisque chaque année, au printemps, il s'en va sur les chemins sillonner la Bretagne. Le Canal : à pied de Nantes à Brest, pas facile sans doute, mais on s'y collerait bien, l'envie ne manque pas au terme de son ouvrage.
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La compagnie du fleuve : Mille kilomètres à pie..

J ai aimé ce livre parce que je suis un ligérien.... Malheureusement j'ai l'impression que l'auteur a plutôt dévalé, survolé la Loire , tellement cela va vite ...

Par conséquent, je ne suis pas sûr que ce livre touche des personnes qui ne connaissent pas déjà ce fleuve magique et magnifique.

Hélas, tout le monde n'a pas le talent de conteur marcheur de Bernard Ollivier.
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La compagnie du fleuve : Mille kilomètres à pie..

En avril 2000, Thierry Guidet demande un aller simple pour Valence au guichet de la gare de Nantes, précisant : "Le retour, je le fais à pied !"

Et voilà, c'est parti pour mille kilomètres en essayant de suivre au plus près le fleuve dit "royal" dans une de ses parties. Tournant le dos à la direction de Compostelle, mais Bible en sac, "livre de marcheurs, excellent rapport qualité/poids", il voyage en solitaire, trouve parfois des compagnons de voyage, fait des rencontres, échange, fait part de ses réflexions, nous sert parfois de guide, médite, et trouve un certain apaisement.



Voilà un livre modeste et tranquille ; faire ce chemin avec Thierry Guidet a été bien agréable ...
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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