I.
reste
il y a le brouillard tous ces nuages
reste te dis-je même si le ciel était d'azur
les feuilles mortes pourrissent sous la neige
je n'ai plus de fleurs à t'offrir
où pourrais-tu
aller
il n'y a que la terre entière
autour de nous
déjà il y a le grand fleuve à traverser
aujourd'hui il doit être gelé
et praticable à pieds
le grand fleuve de la vie
mais demain
comment feras-tu chemin inverse
sans boussole
les bras nus
il te faut chaudement te vêtir
enfile cette écharpe
de mille regrets
de millepertuis
quand me reviendras-tu
la porte une fois franchie
n'as-tu pas peur de te perdre
les chemins ne mènent pas tous à rome
demain qui passera devant ma fenêtre
qui viendra puiser dans ma huche
qui vais-je siffler dans la rue
quel cortège quelle jeune fille
[...]