Je n'étais pas certain d'être exactement à la bonne place avec mon futal râpé aux genoux, mon sweat d'une couleur devenue approximative, mes pompes qui avaient divorcé par consentement mutuel avec le cirage, pourtant j'ai cédé sans me faire prier. Tomoko s'extasiait sur les drippings d'un certain Jackson Pollock. Je me suis bien gardé de lui dire que des drippings, j'en possédais un wagon dans mon garage, toutes les bâches qui me servaient à protéger le sol quand je repeins des plafonds.
Deux fliquettes de la police municipale arpentaient le pavé, tâtant d'une main experte la chaleur du capot des bagnoles alignées le long du trottoir.../... Afin de ne pas être victime de ce racolage des "Temps modernes", j'ai donné un peu de monnaie à la machine qui leur sert de maquereau pour m'acquitter du prix de la passe. En passant devant elles pour afficher mon ausweis sur mon tableau de bord, j'ai crié: " Bonjour les filles, ça gagne aujourd'hui ?"