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Citation de Unvola


L'insécurité, ou plutôt le sentiment d'insécurité, est une nécessité pour que le pouvoir totalitaire consolide son emprise sur les esprits. L'existence d'ennemis intérieurs et extérieurs est indispensable à la cohésion du système. La psychose d'assiégé imprègne tous les domaines d'activité, la propagande recourt à un vocabulaire belliqueux, les actions menées sont toujours décrites en termes de batailles, de combats, d'offensives, d'armement ou de mobilisation. La propagande parle de "front du travail", de "bataille pour la production" avec ses "héros du travail". La construction du socialisme est une longue campagne au cours de laquelle tous doivent accomplir leur devoir sous peine d'être considérés comme des "lâches", des "déserteurs", des "traîtres", et d'être condamnés en conséquence. L'Homo communistus est en guerre perpétuelle, le parti-Etat se fait un devoir de le mobiliser en permanence pour le protéger.
A Cuba, la population vit l'arme au pied, ou presque, même après la crise des missiles de 1962 à la suite de laquelle les Etats-Unis se sont pourtant engagés à ne jamais envahir l'île.
(...) Dans toute l'île, des équipes creusent des tunnels et les aménagent, dans le but de permettre à la population de s'y réfugier en cas d'invasion. Chaque année, des "journées de la défense" permettent de s'initier aux techniques de la guérilla urbaine, selon le principe développé par les stratèges cubains de "guerre de tout le peuple". Cuba vit dans un imaginaire "guérillesque". Tout progrès, toute amélioration est une "conquête" ou une "victoire", son accomplissement une "bataille" ou une "campagne". Le travail volontaire participe de l'"effort" national, les volontaires sont mobilisés au sein de "pelotons", d'"escadrons", de '"bataillons", et de "compagnies", et les "travailleurs permanents" les plus productifs, regroupés au sein des "centres guérilleros". Cette psychose est une nécessité pour les régimes communistes. Etre en guerre permanente permet d'excuser les difficultés récurrentes du système, d'obliger aux sacrifices et de justifier la mobilisation quasi militaire du peuple.
(Pages 737 et 738)
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