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Citation de Piling


C'est ainsi que les choses se passent dans la fièvre typhoïde. Jusque dans les lointains rêves de la fièvre, dans l'égarement brûlant du malade, la vie jette son appel d'une voix réconfortante que l'on reconnaît infailliblement. Cette voix rude et fraîche atteint l'esprit sur le chemin étrange et torride où il avance et qui mène à l'ombre, à la fraîcheur, à la paix. L'homme, s'il prête l'oreille, entendra cette voix claire, gaie, un peu railleuse, qui l'exhorte à revenir sur ses pas, qui vient à lui de cette région qu'il a laissée, si loin derrière lui et déjà oubliée. Si un émoi s'éveille en lui, comme un sentiment d'avoir lâchement failli à son devoir, un sentiment de honte, un renouveau d'énergie, de courage et de joie, d'amour et d'attachement envers cette agitation décevante, bigarrée et brutale qu'il a laissée derrière lui, alors, si loin qu'il se sera aventuré sur le sentier étrange et brûlant, il fera demi-tour et vivra. Mais s'il tressaille de peur et d'aversion en entendant la voix de la vie, si, en ce moment, à cet appel jovial et provocant, il secoue la tête négativement et étend le bras derrière lui comme pour se défendre, et s'élance en avant sur le chemin qui s'est offert à lui comme un refuge… alors il est bien clair qu'il mourra.
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