Il faut dire que la résidente n'avait que peu d'occasions de voir du monde. Après plusieurs semaines passées à ses côtés, mais aussi aux côtés des autres pensionnaires du Bon Repos, j'étais frappé de voir à quel point toutes ces personnes semblaient plongées dans une morne solitude, prisonnières d'une routine qu'elles n'avaient pas souhaité. Où étaient donc passées les familles nombreuses que la plupart de ces personnes avaient fondées? De ce qu'il me semblait avoir compris au fil du temps, Suzanne avait trois enfants, et je ne sais combien de petits enfants. Pourtant, elle n'avait reçu la visite d'aucun d'entre eux.