Modifier sans cesse les structures de l'entreprise en faisant comme si la crise était permanente est une méthode usante. Cela revient à effacer la différence entre l'urgence réelle et l'urgence créée artificiellement. Au bout du compte, cela aboutit à dévitaliser les moments vraiment critiques en ôtant les moyens de les affronter.
Faire entendre sa voix. Retrouver du sens. Sortir des rôles attendus. Cultiver un grain de folie dans une organisation devenue folle. Reconstruire un sens du collectif. Lutter pour des conditions justes. Travailler en autrement. Croire en de nouveaux possibles. C'est aussi vers de telles aspirations que peut tendre la clinique.
Chaque salarié est partagé entre la liberté et la soumission, le consentement et l'oppression, la création et la servitude. Pas étonnant que la vie de travail soit vécue dans l'ambivalence, mais tout est fait pur qu'on l'oublie. Le burn--out vient en quelque sorte le manifester.
Une honte va rarement seule, elle s'accompagne régulièrement de culpabilité et elle plonge ses racines dans des zones d'ombres de plus en plus épaisses qu'il est difficile d'arpenter.
Il a dû laisser passer des défauts et quand il s'en est inquiété auprès de la direction, celle-ci lui a répondu qu' il sera bien temps de les rectifier si les clients le réclament.
Les travailleurs qui sont mis en arrêt pour cause de maladie ou d'inaptitude ne cessent pas pour autant de travailler. Il y a le travail de la maladie et de la guérison. Il y a le travail domestique, dans certains cas le travail éducatif, et celui d'envisager une reprise professionnelle, dans le poste actuel ou ailleurs. C'est souvent un long travail d'accepter que ces divers engagements représentent chacun un réel travail, même s'ils ne sont pas socialement considérés comme tels.