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Citation de Cannetille


Sur l’île, les pélicans blancs abandonnaient leurs petits avant leur premier vol. Ce n’était que lorsqu’ils crevaient de faim, lorsqu’ils n’avaient plus le choix, que les oisillons se décidaient à quitter le nid. Penser à ces oiseaux déclenchait chez Junior une nostalgie terrible. Leur mère les mettait au monde, puis elle les nourrissait pendant près de trois mois. Elle quittait le nid chaque jour, et revenait avec des vairons, des crevettes, ou des petits poissons. Puis un jour, elle disparaissait. Les oiseaux, encore petits, encore bien au chaud, en sécurité dans leur nid, attendaient, et attendaient, plus affamés de minute en minute. Avaient-ils peur ? Étaient-ils tristes ? Étaient-ils en colère ? Sans doute, se disait-il. Finalement, ils s’élançaient hors du nid. C’est poussés par le désespoir et la famine qu’ils volaient pour la première fois. Pourquoi leur mère ne pouvait-elle pas rester assez longtemps pour leur apprendre à voler ? Pourquoi ne pouvait-elle pas les aider encore un petit moment ? Il le savait, pourquoi. Les oiseaux ne voleront pas s’ils n’y sont pas obligés. Les oiseaux, comme les enfants, ne quitteront leur nid douillet qu’en tout dernier recours.
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