Ils s’étaient ensuite un peu perdus de vue, la jeune femme enchaînant les pièces de théâtre, et lui rencontrant un succès fulgurant grâce à l’adaptation cinématographique des Hauts de Hurlevent où il avait tenu le rôle de l’ombrageux Heathciff. Arabella était exactement son type de femme : brune, intelligente, drôle, dévouée entièrement au septième art et tenant à ce que sa vie privée le reste un maximum… Il s’était peut-être un peu précipité au départ dans cette histoire, mais il aimait sincèrement sa compagne.
Si Arabella l’avait poignardé en pleine poitrine, l’effet aurait été le même. Je ne t’aime plus. Il avait l’impression de manquer d’air et il ne savait même pas quoi lui répondre. Soudain, la sonnette retentit. Le regard d’Arabella fut plus éloquent que n’importe quelle parole. Visiblement, elle attendait quelqu’un et le fait que celui qu’elle considérait désormais comme son ex soit là ne l’arrangeait pas du tout.
Ce qu’il venait d’apprendre était tellement impossible à croire qu’une petite partie de son cerveau refusait encore de digérer l’information. D’autant plus que le médecin n’avait pas franchement cherché à y mettre les formes et à le ménager. Peut-être qu’il allait se réveiller et comprendre qu’il avait fait un cauchemar…
Il s’imaginait un vieux briscard un peu dans le genre de Colombo mais la réalité fut tout autre puisqu’il reçut la visite d’une jeune femme des mêmes âges que lui, vêtue d’un jean qui semblait avoir connu des jours meilleurs et d’un sweat à capuche rose pastel.
Je n’ai jamais compris ce que tu pouvais lui trouver. Tu étais beaucoup trop bien pour elle. Toi, tu es un astéroïde, elle au mieux c’est une étoile filante. Ou un énorme tas de merde, on peut voir ça comme ça aussi.