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Citation de dariodo


Elle était là. Mais la silhouette fantomatique qui se tenait aux pieds de son lit n'était pas la même que celle qu'il voyait depuis une semaine. Cette fois-ci, il s'agissait d'une fillette au visage triste, aux longs cheveux clairs, les yeux pourtant très expressifs encore. L'aura qui l'enveloppait était d'un blanc laiteux, mais très puissante. Elle semblait flotter quelques centimètres au-dessus du sol, mais Ernest n'en était pas certain, car ses contours n'étaient pas vraiment bien définis.
Ernest avait appris à ne pas les craindre. Il n'aimait pas cela, c'était tout. Il ne comprenait pas. Pourquoi lui ? Pourquoi depuis quelque temps avait-il ces visions ? Cela faisait maintenant trois ans qu'il avait reçu la visite de sa première apparition. Souvent jeunes. Souvent des enfants. Certains étaient vêtus comme des princes, d'autres plus simplement. Ils se tenaient là, invariablement, à le fixer. Et toujours le même rituel effrayant : les yeux plongés dans les siens, leur bouche murmurant des mots invisibles qu'il ne saisissait pas. Voilà le détail qui l'effrayait le plus : ces lèvres entrouvertes semblaient lui parler, s'adresser à lui, sans qu'il puisse une seule fois comprendre ce qu'elles voulaient exprimer.
Alors il restait là. Il les regardait sans plus rien dire. Au début, une fois la peur primale passée, il avait tenté de communiquer avec eux. Parfois, certains levaient un bras, désignant quelque chose, bien au- delà de la fenêtre de sa chambre, un détail de leur vie qu'ils voulaient lui faire comprendre. Il se souvint s'être levé et avoir tenté, quelquefois, de saisir l'indice qu'ils souhaitaient lui communiquer par ce simple geste, mais son regard s'était perdu sur les faubourgs de Londres sans qu'il pût réellement savoir ce que la présence lui désignait.
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