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Critiques de Tim Sale (33)
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Daredevil/Spider-Man/Hulk

Je sais qu’il y en a ici qui sont comme moi, ne me mentez pas. Oui, vous, les cœurs en guimauve là, je sais que vous aimez pleurer devant un bon bouquin drama ou un bon vieux Disney des familles. Et même si ce n’était pas le cas ne me jugez pas. Non mais plus sérieusement, qui n’aime pas chialer ? Qu’est-ce qu’on se sent léger et apaisé après, c’est extra. Alors attention, les trucs trop dark, maladies XXL patin-couffin (oui je suis ancienne école, on dirait aujourd’hui « machin truc bidule », enfin je crois) c’est mort. C’est la case dépression ça. Là je m’intéresse à la larme arc-en-ciel comme je l’appelle. Celle qui vous veut du bien. Et ça tombe bien j’ai une lecture de ce type sous le coude. Genre là maintenant tout-de-suite.



Voyez-vous, quand vous lisez les noms du binôme Jeph Loeb et Tim Sale sur une couverture de comics, si vous êtes normalement constitué(e) vous devez avoir la chair de poule ou au moins avoir une palpitation cardiaque. En revanche ceux qui me répondent qu’ils bavent par litrons ce n’est pas normal il faut envisager de consulter. Bref, on ne les présente plus ces deux génies, tant leur collaboration a donné lieu à des œuvres majeures dans l’univers de la bulle ricaine et plus précisément du chevalier noir. Un Long Halloween, Amère Victoire, Des Ombres dans la Nuit, tant de monuments que de nuits mémorables à lire sous la couette. Et étrangement, Daredevil/Spider-Man/Hulk est un cru resté très discret. A tort.



On le sait tous, derrière tout Héros avec un grand H se cache une face sombre entachée par le deuil (exit Bob le Bricoleur donc désolé). Notre duo des enfers a donc habilement choisi de s’intéresser à ce pan mélancolique afin de tourmenter nos super-cowboys en moule-burnes latex. Ouais ok Hulk c’est plutôt un jean mal taillé T94 mais je m’en fiche, je suis quand même fier de ma vanne. On a donc affaire aux pensées noires de chacun des trois héros Marvel couchées sur le papier sous forme de commémorations aux allures de repentirs envers les êtres chers perdus à jamais. La plume de Loeb est touchante et se veut à la fois incisive et délicate selon le souvenir du héro remémoré et le dessin old-school de Sale, quant à lui, ravit toujours les rétines.



Je ne veux volontairement pas trop en divulguer, aussi je vous invite grandement à lire cette pépite (trop) méconnue. Que vous soyez au fait des origines des héros et de leurs deuils respectifs, simples néophytes ou même touristes en slip kangourou dans le monde de la bulle, peu importe cette lecture peut être parfaitement envisagée. Vous l’aurez compris, ce petit spin-off se suffit à lui-même et s’il ravira les fans Marvel de la première heure, il plaira tout autant aux abonné(e)s à la corde sensible qui prennent un véritable plaisir à lire un récit émouvant et pleurer devant toutes les larmes de leurs corps. Oui, je ne le dirai pas souvent mais ce comics ne conviendra pas aux mâles alpha. Sauf à moi bien sûr. Non mais allô quoi.



PS : pour ceux qui n’auraient toujours pas fait le deuil de la mort de Mufasa je souhaite organiser une messe de minuit à Noël cette année pour apaiser nos cœurs meurtris, so let’s keep in touch

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Batman : Des ombres dans la nuit

Graphiquement moins bon que les tomes précédents (Bruce a perdu son profil de Dick Tracy) (mais peut être parce que ce tome compile aussi de vieux épisodes dessinés et écrits par les deux auteurs) je n'ai pas trouvé la première partie indispensable. La seconde par contre, complète l'histoire de Catwoman qui n'était pas au centre de l'album précédent. L'histoire est assez simple et linéaire contrairement à ce qu'on avait pu lire. Cela dit, une histoire moins alambiquée, c'est qui fait néanmoins tout l'intérêt de ce tome selon moi, euh, Sélina veux-je dire.
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Challengers of the Unknown

Ce tome contient une histoire complète indépendante de tout autre qui ne nécessite qu'une connaissance superficielle des Challengers et de l'univers partagé DC pour être compréhensible. Il comprend les 8 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1991, écrits par Jeph Loeb, dessinés et encrés par Tim Sale, mis en couleurs par Lovern Kindzierski. Les couvertures ont été réalisées par Brian Bolland (épisode 1), Michael Golden (é2), Kyle Baker (é3), Matt Wagner (é4), Marc Hempel (é5), Gil Kane (é6), Arthur Adams (é7) et Tim Sale (é8). Il contient également une introduction rédigée par Brian Michael Bendis qui explique qu'il avait acheté ce comics pour la couverture de Brian Bolland à sa sortie, et qui met en avant plusieurs qualités du récit. Ce tome se termine avec quelques pages de sketchs des principaux personnages, ainsi qu'une histoire de 12 pages jamais publiée, réalisée par Loeb & Sale pour expliquer la présence de Multi-Man dans une aventure ultérieure à celle-ci.



En page d'ouverture Multi-Man (Duncan Pramble) déclare que les Challengers doivent mourir. Les 2 pages suivantes sont celles de comics en train d'être tournées, par Jennifer Taylor la responsable éditoriale du quotidien Tattletale. Elle convoque Harold Moffett dans son bureau pour lui commander un nouvel article sur les Challengers. Dans le même temps un drôle d'individu âgé arrive pour louer une chambre à bas prix à Challengersville. Walter Haley (Prof) conduit une expérience délicate sur la recherche d'une source d'énergie renouvelable, sous la surveillance de June Robbins, dans le laboratoire au cœur de la montagne des Challengers. Harold Moffett se rend à Challengersville par avion et y atterrit rapidement. L'individu bizarre prend part à une visite guidée de la montagne des Challengers et y dépose un petit robot jouet après avoir faussé compagnie au groupe. Moffett appelle son éditrice pour lui indiquer qu'il tient une nouvelle histoire : Rocky a adopté un chaton. Prof et June voient leurs efforts couronnés de succès en découvrant une source d'énergie extradimensionnelle. La montagne des Challengers explose littéralement projetant des morceaux de roches enflammées sur la ville à ses pieds.



Rocky (Leslie Davis), Ace (Kyle Morgan) et Red (Matthew Ryan) s'extirpent tant bien que mal des décombres. Il n'y a aucune trace de Prof (Walter Haley) ou de June Robbins. En apercevant le degré de destruction de la ville, ils s'élancent en avant pour aller aider les civils à sortir d'immeubles en péril : Ace pour sauver une petite fille dans une église, Red pour sauver un groupe d'employés râleurs dans des bureaux, et Rocky pour éteindre un incendie dans la rue. Mais au final, ils sont emmenés enchaînés par les forces de l'ordre, sous le coup d'une accusation de mise en danger de la ville. Au cœur de la montagne des Challengers, une énergie maléfique inconnue palpite, comme douée de conscience. Quelques jours plus tard le procès des 3 Challengers encore vivants commence et les présents en apprennent de belle sur la réalité de leurs origines, pas si héroïques que ça.



Cette histoire constitue la première collaboration entre Tim Sale et Jeph Loeb, et même le premier comics écrit par ce dernier. Le lecteur n'est pas très sûr de vouloir se lancer dans la découverte de cette œuvre de jeunesse. S'il a été attiré par cette lecture, c'est qu'il a vraisemblablement en tête les collaborations ultérieures du duo tout d'abord sur le personnage de Batman, puis sur les histoires dites de couleurs de Huk (gris), Daredevil (jaune), Spider-Man (bleu) puis beaucoup plus tard Captain America (blanc). Il est peu vraisemblable qu'il retrouve une telle qualité et une telle sensibilité dans une œuvre de jeunesse. Il est donc assez surpris de l'introduction dithyrambique de Brian Michael Bendis, même si c'est la règle pour ce genre d'écrit, parce que Bendis donne des exemples concrets de passages estomaquants. En feuilletant rapidement le tome, il s'aperçoit effectivement que Tim Sale fait déjà preuve de mises en page inventives et qu'il y a déjà de grandes cases qui constitueront sa marque de fabrique par la suite. Bendis évoque également une interprétation moderne de ces personnages, dans la droite lignée de celle de Batman avec Dark Knight Returns (1986, en abrégé DKR) de Frank Miller, Klaus Janson et Lynn Varley.



Il est vrai que suite à DKR les responsables éditoriaux de DC Comics ont passé commande à différents créateurs pour repenser leurs personnages, avec de vraies réussites, y compris sur des personnages de second plan dans Green Arrow: The Longbow Hunters (1987) de Mike Grell & Julia Lacquement, ou encore Blackhawk: Blood and Iron (1988) d'Howard Chaykin & Steve Oliff. Avec cette idée à l'esprit, le lecteur perçoit immédiatement l'intention postmoderne (au sens artistique du terme) de Jeph Loeb, en ouvrant son récit par un comics dans le comics, qui plus est un comics fleurant bon l'original des années 1950 : Challengers of the Unknown by Jack Kirby, personnages crées en 1957 par Jack Kirby. Les auteurs vont donc proposer une version modernisée des Challengers s'appuyant sur l'initiale, intégrant d'autres éléments plus récents, voire des références à d'autres œuvres. Sur ce dernier point, le lecteur voit effectivement passer Superman (Clark Kent), Doctor Fate (Eric & Linda Strauss) et même Green Lantern (Guy Gardner). Mais il s'agit plus de montrer que le récit se déroule dans l'univers partagé DC que de postmodernisme. Le lecteur attentif se rend compte que Jeph Loeb et Tom Sale s'amusent aussi à glisser des références discrètes au concurrent Marvel, que ce soit la demeure de Doctor Strange, aisément identifiable grâce à sa lucarne (et avec un serviteur asiatique), ou Corinna Stark qui utilise une expression associée à Mary Jane Watson (Face it tiger) quand elle se retrouve face à Rocky. Enfin la modernisation des origines de Prof, Rocky, Ace et Red constituent une relecture, montrant de vrais adultes, sous la légende naïve et enjolivée par les comics originaux.



Un lecteur passionné de comics relève aussi des citations graphiques d'épisodes classiques, que ce soit un dessin en double page montrant une dimension magique à la manière des dessins de Steve Ditko pour la série Doctor Strange, ou dans l'épisode 5 une planche consacrée à un affrontement physique entre Matthew Ryan et Kyle Morgan qui reprend la même mise en page et le même déroulement qu'une planche de Captain America contre Batroc, dessinée par Jack Kirby. Chaque épisode s'ouvre sur un dessin en pleine page, suivi par un dessin en double page complété par des vignettes, comme les épisodes de la Kamandi réalisée par Jack Kirby. Lorsque Red devient un mercenaire, ses actions d'éclat pistolet à la main évoquent un mélange de Sergeant Rock, de Nick Fury (période seconde guerre mondiale) et de The Losers de Jack Kirby. Les auteurs citent également des personnages beaucoup plus obscurs comme l'apparition le temps d'une case du laitier le plus costaud : Reid Fleming de David Boswell, page 19 de l'épisode 5. À ce jeu des références, la plus surprenante pour un lecteur contemporain se trouve peut-être dans l'épisode 5, quand une manchette de journal fait mention d'un couple célèbre dont les prénoms sont Ivana et Donald !



Effectivement au fur et à mesure des planches, le lecteur se prend à aller vérifier la date de réalisation de ce comics. Contrairement à ce qu'il pouvait craindre, les dessins de Tim Sale comprennent déjà de nombreuses particularités qui feront sa marque de fabrique par la suite à commencer par une utilisation régulièrement expressionniste des aplats de noir, même s'ils restent encore de taille modeste. À plusieurs reprises, il peut aussi observer une simplification des formes basées sur une épuration des traits pour ne conserver que l'essentiel et aboutir à des dessins plus faciles à lire, saisissant l'essence de ce qu'ils représentent, sans s'alourdir avec des détails finalement superflus. Le lecteur remarque également une variété du découpage des planches, les épisodes commençant donc par un dessin en pleine page, mais une planche pouvant contenir jusqu'à 22 cases pour donner l'impression d'événements survenant de manière très rapprochée. Il y a la double page bâtie sous une forme de plateau de Monopoly que Bendis cite dans son introduction, des cases qui sont regroupées sur des cubes comme des dés pour évoquer le hasard dans le résultat des actions, 2 pages avec 9 cases de taille identique comme un trombinoscope pour les témoignages bien choisis lors du procès, ou encore des morceaux de cases comme soufflés par une explosion, éparpillés à l'échelle de la double page. La narration visuelle ne relève en rien d'un artiste débutant, mais d'une construction innovante et montrant visuellement bien plus qu'une simple description.



Bien sûr, le lecteur se dit que ces savantes constructions de page doivent forcément beaucoup au scénariste. Cela n'enlève rien à leur qualité, et souligne au contraire un degré de coordination élevé entre scénariste et dessinateur, comme si ces pages avaient été réalisées par une unique personne, un unique auteur, soit à nouveau la marque d'une équipe artistique expérimentée. En outre la lecture ne s'en trouve pas complexifiée pour autant. Jeph Loeb raconte une histoire classique de superhéros avec un ennemi qui a réussi à leur nuire et à les discréditer, et il va falloir que les héros passent par de multiples épreuves, y compris des affrontements physiques pour découvrir le coupable et rétablir leur réputation. Comme prévu au cahier des charges, il jette un nouveau regard sur les personnages et les fait évoluer au cours desdites épreuves. Ace acquiert des capacités de mage, clairement magiques. Ace devient plus violent, avec une phase où il essaye d'être un vigilant à Gotham, tuant les criminels, pistolet au poing, avant de se lancer dans une carrière de mercenaire en Amérique du Sud. Rocky se lance dans une carrière d'acteur de cinéma, connaissant un succès de grande ampleur. Mais pour le scénariste, ce n'est pas l'occasion de traîner les héros dans la boue pour en faire des individus aux valeurs morales compromises.



Jeph Loeb confronte ses 3 héros (4 avec le cas particulier d'Harold Moffett) à l'obligation du changement dans un monde complexe. Il aborde également des thèmes adultes comme l'alcoolisme (sans solution de type baguette magique), les tendances suicidaires, et la recherche d'une façon de voir la vie qui permette de la comprendre. L'un des personnages doit donc assister à des sessions de thérapie de groupe, jusqu'à ce qu'il décide à en devenir un participant actif. Un autre se retrouve face à la possibilité de mourir sciemment et à devoir choisir, à devoir s'interroger sur ce qui le ferait continuer. Enfin, le troisième s'interroge sur la base d'une fable : un ver de terre s'échappe dans une pomme empoisonnée et si l'oiseau mange la pomme empoisonnée, il mourra. Quelle attitude l'oiseau doit-il adopter ? En effet, Loeb n'oublie pas qu'il est un conteur et il utilise lui aussi des outils narratifs sortant de l'ordinaire que ce soit le merchandising des Challenger ou une séquence émouvante d'ombres chinoises. S'il fallait vraiment trouver un défaut à la narration de Sale & Loeb, c'est que sa densité peut parfois donner l'impression d'être touffue ou pas assez canalisée.



En découvrant cette réédition tardive, le lecteur part avec un a priori négatif : celui d'avoir affaire à une œuvre de jeunesse d'un duo de créateurs exceptionnels certes, mais ayant eu besoin de quelques numéros pour arriver à leur pleine maturité. En lieu et place, il découvre un récit adulte d'une grande richesse tant picturale que thématique, jouant le jeu du regard postmoderne sur des héros qui ne sont pas de premier plan, mais sans ce cynisme de façade que certains créateurs essayent de faire passer pour de la maturité. Une grande réussite qui mérite amplement sa place auprès de leurs œuvres ultérieures. Enfin en refermant ce livre, il constate que la première page reprend le dessin de la première, et il s'amuse bien en découvrant l'histoire supplémentaire, jamais parue auparavant.
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Hulk : Gris

Le tandem Jeph Loeb + Tim Sale s'est rendu célèbre pour avoir réalisé de mémorables histoires de Batman (par exemple Batman Dark Victory). Après ces histoires chez DC, ils viennent mettre en oeuvre leur magie chez Marvel. Cela donnera 3 histoires : Daredevil jaune (en 2001), Spider-Man bleu (en 2002) et celle-ci de Hulk (en 2003).



Une nuit plus dure que les autres, Bruce Banner demande à Leonard Samson de le recevoir dans son cabinet de consultation psychologique. Banner a besoin de parler, d'être écouté, d'être entendu et d'être gentiment contredit. Il revient sur la journée où il a été irradié par les rayons gamma et sa rencontre avec Rick Jones. Il raconte avec le recul du temps passé les 2 ou 3 premières journées à partir desquelles la personnalité de Hulk s'est manifestée. Il explore la naissance de Hulk en tant qu'individu, sa relation haineuse avec le général Ross, sa relation compliquée avec Betty Ross, et l'usage de sa force incommensurable. Jeph Loeb dévoile même que pendant ces 3 jours Hulk a été confronté à un superhéros.



Les 3 récits "couleur" (jaune, bleu et gris) de Loeb & Sale sont l'occasion pour les auteurs d'éclairer d'un jour différent la relation originelle entre le héros et sa dulcinée (réelle, future ou potentielle). Jeph Loeb a vraiment choisi de se concentrer sur les premières heures d'existence de Hulk, racontées rétrospectivement par Banner, plusieurs années après. Loeb enchevêtre la narration des tribulations de Hulk qui développent les situations décrites dans le premier épisode de la série paru en mai 1962, avec les réflexions de Banner qui analyse les événements pour leur trouver un sens ou une interprétation. Loeb évite de verser dans un jargon psychanalytique, même s'il évoque la culpabilité, les pulsions suicidaires, la peur de l'arbitraire, les 5 étapes du deuil d'Elizabeth Kubler-Ross, etc. Pour ce qui est des actions de Hulk, le lecteur familier avec le premier épisode de 1962 retrouvera les éléments les plus marquants tels que le sauvetage de Rick Jones, l'hostilité immédiate du général Thaddeus Ross envers Hulk, et la cellule providentielle dans laquelle Hulk passe une nuit. Loeb & Sale respectent bien sûrs la couleur originelle du monstre : gris. Loeb se permet également de rajouter une scène ou deux qui avaient été classées secret défense, dont un combat d'un superhéros contre Hulk. Mais à la lecture il s'avère que les 2 narrations (les premiers pas de Hulk en images et par les dialogues, et les réflexions de Banner et Samson) ont du mal à coexister, le lecteur devant faire l'effort délicat de passer de l'une à l'autre tout en conservant la continuité des 2 fils, ce qui demande une forte attention.



Dans les notes en fin de volume, Tim Sale explique qu'il a défini l'apparence de Hulk à partir des premiers épisodes dessinés par Jack Kirby et d'une parodie dessinée par Marie Severin. Son Hulk dispose d'énormes sourcils broussailleux perchés sur de grosses arcades sourcilières proéminentes, avec une tête pratiquement enfoncée dans les épaules, sans cou. L'un des objectifs graphiques était de marier la monstruosité de Hulk, avec une exagération comique, pour placer le personnage à mi-chemin entre l'abomination contre nature et la vision d'artiste bénéficiant de la licence artistique. Le ton dramatique du récit fait bien sûr pencher la balance du coté de l'horreur, l'aspect comique contrebalançant les passages les plus noirs. Cela donne des séquences inoubliables dans lesquelles le lecteur prend conscience que Hulk est vraiment comme un enfant qui vient de naître, il a à peine 24 heures d'existence (je pense en particulier à la scène où Hulk examine un lapin).



Tim Sale reste un conteur graphique hors pair dans ces pages. Il utilise une mise en page aérée dans laquelle Hulk a bien du mal à tenir complètement dans les cases (le général Ross également). Sa maîtrise de l'encrage lui permet de rendre compte des épaisseurs et des volumes, mais aussi des ambiances, et de l'ambivalence du comportement de certains personnages (à commencer par le général Ross). Le tête-à-tête entre Betty Ross et Hulk est une leçon de mise en scène, d'expressions complexes des visages et de langage corporel. Le combat entre Hulk et le superhéros met en évidence la brutalité des coups, l'ineptie inhérente à cet affrontement, le manque d'expérience des 2 combattants, l'inanité du conflit. La présence physique de Hulk dégage une force inéluctable qui en impose au lecteur. L'acharnement déraisonné du général Ross s'affiche sur son visage grâce à un style qui rappelle Jack Kirby. Rick Jones ressemble vraiment à un grand adolescent rebelle qui évoque la fragilité de James Dean. Bien sûr, Tim Sale joue également avec les proportions pour amplifier les sensations. Il sait aussi réduire à sa plus simple expression quelques moments pour les rendre d'autant plus efficaces (l'oeil de Hulk au judas de la porte d'entrée du foyer des Ross).



De prime abord, ce récit semble diverger du cadre établi par Yellow et Blue, mais il s'agit bien de voir sous un nouvel éclairage la relation amoureuse naissante qui unissait Betty Ross à Bruce Banner. Jeph Loeb fait une fois de plus preuve d'une grande perspicacité pour mettre à jour ces sentiments et leur fondation. Tim Sale délivre des planches magnifiques de bout en bout, qui proposent une vision artistique spécifique au personnage de Hulk, tout en restant dans le style graphique habituel de cet artiste. Ce récit souffre malgré tout du trop grand décalage qui existe entre les commentaires à posteriori de Banner et l'histoire de Hulk.
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Batman : Halloween, Tome 1

Dans ce livre, les aventures de Batman sont en trois histoires basées chacune sur des contes anglo-saxons comme entre autre Alice In Wonderland ou Chrismas Carols, le tout à la sauce Halloween. J'ai bien aimé car j'ai pu connaitre des méchants que je connaissais moins comme Scarecrow ou le Mad Hatter.
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Wolverine Gambit, tome 1 : Victimes

Etant dans une période où je lis du Gambit, X-Men que j'apprécie particulièrement, je ne pouvait pas passer à côté d'un titre l'associant à mon mutant préféré (et un de mes personnages préférés tout court d'ailleurs) à savoir Wolverine.



De plus, le duo d'auteur présent sur ce titre n'est plus à présenter. En effet, si Jeph Loeb et Tim Sale sont bien connu des amoureux de comics pour leurs travaux sur les "Marvel Colors" ou sur Batman (Un Long Halloween, Amère Victoire...), Wolverine / Gambit : Victimes est leur première collaboration chez Marvel.



Un duo de personnage que j'apprécie, un duo d'auteur que j'apprécie... Il était évident qu'un jour où l'autre je me lancerais.



Et donc, qu'est ce que ça raconte ?

Tout le monde connait l'histoire de Jack l'éventreur, le criminel qui assassinait des jeunes femmes à Londres.

Eh bien c'est de ça que s'inspire ce récit.

Cent ans plus tard, des meurtres ont lieu à Londres et rappellent étrangement le mode opératoire de Jack l'éventreur.

S'agit-il du retour du meurtrier ? D'un admirateur ?

Apprenant que parmi les victimes apparait une ancienne de ses connaissances, Gambit va se rendre à Londres pour enquêter. C'est la bas qu'il rencontrera son compagnon chez les X-Men, Wolverine.



Si j'apprécie le dessin de Tim Sale, je lui reconnait certes quelques défauts. Et dans ce récit, sa représentation de Gambit en est un. En effet, si j'adore son travail sur les ombres par exemple, son design sur certains personnages me laisse parfois perplexe, pour son Wolverine pas de soucis, par contre son Gambit n'est pas des plus beau.

Pour ce qui est du récit, sans être extraordinaire, l'histoire fait le café, le duo fonctionne bien, les antagonistes sont bons, le cadre londonien avec les références à Jack l'éventreur est plaisant... Rien à ajouter, j'ai passé un bon moment de lecture.
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Batman : Halloween, Tome 1

Il est dommage que les récits contenus dans Batman Halloween ne soient pas en harmonie les uns avec les autres. Tantôt très long, tantôt très court et surtout empruntant à chaque fois un autre style graphique. Cependant, l'ensemble m'a bien plu. On rentre tout de suite dans l'univers si particulier de Batman.



Les adaptations sont nombreuses mais ce n'est pas pour me déplaire. A chaque fois, c'est un plaisir de lecture et de voir notre héros au costume de chauve-souris sous un aspect différent. J'ai bien aimé la première nouvelle intitulée "peur" où l'on voit un Bruce Wayne plutôt vulnérable.
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Grendel : L'enfant du démon

Il s'agit à l'origine d'une minisérie en 2 épisodes (parus en 1999) et regroupés en 1 seul tome paru en 2008. L'histoire concerne Stacy Palumbo, la jeune fille recueillie par Hunter Rose. Il est indispensable d'avoir lu L'évangile du démon, et il est recommandé d'avoir lu Devil's Legacy (en anglais).



Hunter Rose était un génie blasé par trop de victoires faciles qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Il avait choisi de mener une double vie : écrivain (à succès) le jour, et meneur d'une organisation criminelle la nuit, sous l'identité masquée de Grendel. Dans le cadre de ses activités nocturnes, il avait adopté Stacy Palumbo, la fille d'un de ses hommes de main tué en pleine action. La loyauté de Stacy s'est vite retrouvée partagée entre Hunter Rose (son père adoptif) et Argent (une sorte de loup garou) ennemi juré de Grendel. Ce tome permet de retrouver Stacy Palumbo et fait le lien entre la fin de "Devil by the deed" et les souvenirs que Christine Spar a de sa mère Stacy, dans "Devil's legacy".



L'histoire commence avec Stacy Palumbo qui se souvient de ses premières règles. Elle est en fait adulte et elle suit une psychothérapie dans un établissement spécialisée où elle est pensionnaire à demeure. Elle se confie à Erik Olliver, son thérapeute. Ce dernier lui demande d'analyser ses actions qui ont conduit à la chute d'Argent et sa paralysie, et à la chute de Grendel. Stacy évoque donc l'image du père au travers d'Hunter Rose.



Premier constat : inutile de vous lancer dans la lecture de ce tome si vous n'avez pas lu L'évangile du démon. La situation de départ vous serait incompréhensible et les enjeux également. Matt Wagner (le créateur de Grendel) a confié le soin d'écrire cette histoire à Diana Schutz qui a été la responsable éditoriale de la série d'abord chez l'éditeur Comico, puis chez Dark Horse (et qui est également la soeur de la femme de Matt Wagner, mais c'est une autre histoire). Cette dernière maîtrise donc parfaitement la mythologie créée par Matt Wagner et elle extrapole les traumatismes psychologiques subis par Stacy Palumbo. Ça commence très fort avec les premières règles de Stacy. La scène d'accouchement pour la naissance de Christine ne baigne pas non plus dans le romantisme. Stacy Palumbo est un individu complètement abimé et déformé par son enfance. Ses valeurs ont été perverties par les années passées sous la tutelle d'Hunter Rose, à bénéficier de son amour paternel. Sa vie ressemble à un accident de voiture et Diana Schutz sait rendre plausible ses malheurs et ses monologues intérieurs faussés dans leur jugement de valeur et dans sa relation à autrui.



Ce récit est illustré par Tim Sale et mis en couleurs par Teddy Christiansen. Tim Sale avait déjà illustré Devil's Reign (en anglais) dans la série des Grendel. Dès le premier coup d'oeil, le lecteur reconnaît le style caractéristique de ce dessinateur : de grandes cases, une utilisation savante de larges aplats de noir, des pièces hautes de plafond dans lesquelles les individus semblent perdus, etc.



Comme à son habitude, Tim Sale utilise les ombres pour accentuer les expressions des visages, et rendre visible la solitude personnages. Dans ce tome il pousse cette technique un peu plus loin en illustrant quelques cases avec des ombres chinoises. Les silhouettes des personnages se découpent entièrement noires sur le fond du décor. Dans ce contexte, ce choix graphique ne ressemble pas à un raccourci pour dessiner plus vite, mais bien à un mode d'illustration qui réduit les individus à une caractéristique en la faisant encore plus ressortir comme la mèche blanche de la chevelure d'Hunter Rose, ou les grands yeux étonnés de Stacy Palumbo enfant. L'autre élément inattendu de la part de Tim Sale réside dans la nature explicite de certaines cases : nudité, ou maltraitance. De fait le récit est assez glauque et les illustrations ne laissent pas place au doute pour le lecteur. Christiansen effectue une mise en couleurs en retenue, mais plus élaborée que celles utilisées habituellement pour les dessins de Tim Sale. Sans prendre le dessus sur les dessins, les couleurs sont parfois à niveau égal pour capter l'attention du lecteur. À d'autres moments, elles servent d'effets spéciaux (par exemple, les tâches de sang sur les draps uniquement figurées par la couleur, sans trait pour délimiter les contours).



Diana Schutz et Tim Sale proposent au lecteur une pièce de puzzle supplémentaire dans la lignée des Grendel, celle qui lie Hunter Rose à Christine Spar. Schutz dépeint Stacy Palumbo sous la forme d'une malade mentale victime de l'environnement dans lequel elle a grandi. Hunter Rose l'a perverti incidemment, sans faire exprès, sans que cela ne soit en rien son intention. Schutz réussit le portrait de cet individu incapable de s'extraire de ses schémas de pensée faussés. Mais elle ne parvient pas, ou peut être elle ne souhaite pas engendrer de sympathie chez le lecteur pour cette femme. Du coup, l'histoire devient un exercice incorporant des éléments d'horreur, qui ne développe pas de liens affectifs avec le lecteur. De ce fait il est difficile de s'attacher à Stacy Palumbo et sa description psychologique semble finalement trop brève.
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Les saisons de superman

Ce tome regroupe les 4 épisodes de la minisérie écrite par Jeph Loeb, dessinée et encrée par Tim Sale, et mise en couleurs par Bjarne Hansen, initialement parue en 1998. Loeb & Sale ont réalisé cette histoire entre Un long Halloween (1996) et Amère victoire (1999). Chacun des 4 épisodes a pour titre une des 4 saisons ; ils forment une histoire complète et assez indépendante de la continuité du personnage.



L'histoire commence au printemps, alors que Clark Kent n'est pas encore Superman. Jonathan Kent (son père) est en train de labourer un champ avec son tracteur quand la herse butte sur un roc. Clark aide son père en le déplaçant à main nue. Ils rejoignent ensuite la ferme, où Martha Kent a préparé le repas auquel ils ont invité Lana Lang et sa tante Ruth. Dans cette première partie, Clark se rend également au café de Smallville pour y partager un verre (sans alcool bien sûr) avec Lana et Pete Ross. Il prend conscience que la fin du lycée arrivant, il va devoir choisir quelle direction prendre dans sa vie. La suite du récit se situe au début de la carrière de Superman à Metropolis, période au cours de laquelle il revient régulièrement à Smallville.



Après le succès de "Long halloween", Loeb et Sale décident de renouveler l'expérience en transposant leur approche au personnage solaire de l'univers partagé DC. Il y a bien sûr un monde d'écart entre la noirceur de Gotham et son chevalier noir urbain, et la luminosité rutilante de Metropolis et son défenseur issu de l'Amérique profonde. Cela se ressent dès la première page avec le choix des teintes utilisées pour la mise en couleurs. Cette dernière a été effectuée par Bjarne Hansen qui utilise des teintes pastel douces (à l'exception du rouge et du jaune vifs du costume du Superman) appliquées à l'aquarelle ou peut être aux crayons pastel. Le résultat confère une apparence intemporelle à chaque page et un peu surannée, comme s'il s'agissait d'un âge d'or vu avec le recul des années, juste une légère patine sans verser dans le passéisme.



Cela se ressent également dans le choix de la mise en page : de 2 à 4 cases par page, le plus souvent 3, avec régulièrement des dessins occupant une pleine page et même s'étalant sur une double page. Ce choix transcrit à la fois la dimension plus grande que nature de Superman, dont toutes les actions s'inscrivent dans une échelle plus grande que celle de l'activité humaine, et à la fois l'importance donnée aux grands espaces, au ciel ouvert, mais aussi à la hauteur des buildings. D'un coté ce parti pris aéré rend la lecture rapide, de l'autre il donner une impression incomparable d'espace et de majesté.



Dès les premières images, le lecteur constate qu'il plonge dans un univers visuel qui n'appartient qu'à Tim Sale, pour une expérience graphique qui sort des sentiers battus. Derrière l'apparente évidence des dessins, il y a une science de la composition peu commune. La première page contient 3 cases qui forment un traveling avant sur le S de Superman s'achevant sur une case comprenant 1 tâche de jaune et 2 tâches de rouge, composition totalement abstraite lorsqu'elle est déconnectée des 2 images précédentes. Loeb & Sale ont l'ambition de faire approcher le lecteur au plus près du personnage. Il s'en suit une double page composée de 2 cases superposées. Celle qui occupe les 2 tiers de cette double page positionne le lecteur sous l'auvent devant la porte de la ferme des Kent, avec une grange en arrière plan et Clark de dos observant un champ. Il est facile de dire que Sale s'est fortement inspiré de Norman Rockwell pour dessiner une Amérique rurale légèrement fantasmée, mais c'est aussi diminuer la qualité de son travail. Cette première case place le lecteur dans un lieu réel, habité, utilisé, accueillant. Il y a bien sûr le cliché de la tarte (apple pie) refroidissant sur le rebord de la fenêtre, mais aussi le chien couché attentif aux gestes de son maître, la balancelle avec les coussins pour la rendre plus douillette, les gros croquenots laissés à l'extérieur pour éviter les odeurs, le carton de produits dangereux, les poules qui picorent, etc. Pour chaque endroit, Tim Sale crée un décor détaillé, réaliste, où il est possible de distinguer les traces des activités de ses occupants. Parmi les endroits les plus remarquables, il est possible de citer la chambre de Clark, le drugstore de Smalville avec ses étagères chargées de produits en tout genre, la salle des journalistes du Daily Planet, l'appartement révélateur de l'obsession de Jenny Vaughn, l'opulence chaleureuse de la table dressée par Ma Kent.



La force graphique de cette histoire ne se limite pas à ces endroits exceptionnels. La deuxième case représente uniquement le buste de Clark en train d'appeler son père, avec 3 oiseaux vaguement esquissés en arrière plan. Sale utilise de manière pertinente la possibilité de limiter le nombre d'éléments dans une case. Ici le lecteur perçoit la chaleur de cette fin d'après-midi dans la couleur du ciel, ainsi que l'immensité de cet espace ouvert, grâce à la savante mise en couleurs d'Hansen. À plusieurs reprises, Hansen compose des motifs qui transmettent des impressions mieux que ne le ferait un dessin (une superbe image de prairie ondulant sous le vent). Cette case permet aussi de découvrir l'apparence de Clark Kent : il est très musculeux, massif, un véritable homme fort de cirque, une force de la nature. Ce choix place le récit dans le domaine du conte, plus de celui du récit d'aventures traditionnel. Clark Kent est le seul individu doté d'une telle morphologie. Sa largeur d'épaule est telle qu'il peut serrer ses 2 parents dans ses bras, en faisant se rejoindre ses mains. Il est le seul individu à avoir une telle carrure et pourtant personne ne se rend compte qu'elle est identique à celle de Superman. Sale effectue également un travail de conception graphique étonnant sur les silhouettes et les visages. Les tenues vestimentaires présentent également cette allure intemporelle. Le rendu des visages va du dessin le plus minutieux (avec toutes les rides pour les anciens de Smalville), à l'esquisse la plus simple pour le visage de Superman / Clark Kent le transformant en icône.



Coté scénario, Jeph Loeb met en scène la période de transition pour Clark Kent qui passe de Smalville à Metropolis peu de temps après que ses pouvoirs n'apparaissent. Pour les puristes, cette histoire s'entrelace avec la version des origines de 1986 établie par John Byrne dans L'homme d'acier. Si vous avez lu cette origine, vous repérerez les liens qui les unissent (en particulier le passage en prison de Lex Luthor) ; sinon un ou deux événements vous sembleront déconcertants (les va et vient de Lana Lang). Il s'agit d'une version de Superman dans laquelle ses pouvoirs apparaissent à la fin de l'adolescence, il n'a jamais été Superboy.



Jeph Loeb raconte avec une grande sensibilité le passage à l'âge adulte de Clark Kent et son questionnement sur la façon de mettre à profit ses pouvoirs extraordinaires. À nouveau il vaut mieux prendre ce récit comme un conte (ça aide à accepter que Kent continue de mener une vie d'humain normal comme journaliste, plutôt que de sauver la planète 24 heures sur 24). Loeb a l'art et la manière pour faire apparaître les doutes de Clark, le prix à payer pour être Superman, ce qu'il abandonne derrière lui, et encore plus émouvant les limites contre lesquelles il se heurte. Sans une once de niaiserie ou de scène tire-larme, Loeb emmène le lecteur à la rencontre d'un jeune homme fragile et attendrissant, trouvant du réconfort auprès de ses parents.



Jeph Loeb et Tim Sale démontrent qu'ils sont capables de s'approprier n'importe quel personnage pour raconter une histoire touchante, et visuellement enchanteresse. Ils s'appuient sur les codes les plus ridicules des récits de superhéros (un clin d’œil à l'amure verte et violette de Luthor avant 1986) pour évoquer l'émancipation délicate d'un jeune homme dans lequel ses parents ont placé de grands espoirs.
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Grendel : L'enfant du démon

J'ai offert cette bande dessinée en one shot à ma copine. J'y ai trouvé une bonne ambiance gore et glauque. Pourtant l'histoire n'est pas très clair du tout. Donc vraiment je conseille cet album si vous cherchez une ambiance sombre et infernale, si vous ne craignez pas la destruction de l'esprit humain par le corps.
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Hulk : Gris

Le tandem Jeph Loeb + Tim Sale s'est rendu célèbre pour avoir réalisé de mémorables histoires de Batman (par exemple Batman Batman : Un long Halloween). Après ces histoires chez DC, ils viennent mettre en oeuvre leur magie chez Marvel. Cela donnera 3 histoires : Daredevil jaune (en 2001), Spider-Man bleu (en 2002) et celle-ci de Hulk (en 2003).



Une nuit plus dure que les autres, Bruce Banner demande à Leonard Samson de le recevoir dans son cabinet de consultation psychologique. Banner a besoin de parler, d'être écouté, d'être entendu et d'être gentiment contredit. Il revient sur la journée où il a été irradié par les rayons gamma et sa rencontre avec Rick Jones. Il raconte avec le recul du temps passé les 2 ou 3 premières journées à partir desquelles la personnalité de Hulk s'est manifestée. Il explore la naissance de Hulk en tant qu'individu, sa relation haineuse avec le général Ross, sa relation compliquée avec Betty Ross, et l'usage de sa force incommensurable. Jeph Loeb dévoile même que pendant ces 3 jours Hulk a été confronté à un superhéros.



Les 3 récits "couleur" (jaune, bleu et gris) de Loeb & Sale sont l'occasion pour les auteurs d'éclairer d'un jour différent la relation originelle entre le héros et sa dulcinée (réelle, future ou potentielle). Jeph Loeb a vraiment choisi de se concentrer sur les premières heures d'existence de Hulk, racontées rétrospectivement par Banner, plusieurs années après. Loeb enchevêtre la narration des tribulations de Hulk qui développent les situations décrites dans le premier épisode de la série paru en mai 1962, avec les réflexions de Banner qui analyse les événements pour leur trouver un sens ou une interprétation. Loeb évite de verser dans un jargon psychanalytique, même s'il évoque la culpabilité, les pulsions suicidaires, la peur de l'arbitraire, les 5 étapes du deuil d'Elizabeth Kubler-Ross, etc. Pour ce qui est des actions de Hulk, le lecteur familier avec le premier épisode de 1962 retrouvera les éléments les plus marquants tels que le sauvetage de Rick Jones, l'hostilité immédiate du général Thaddeus Ross envers Hulk, et la cellule providentielle dans laquelle Hulk passe une nuit. Loeb & Sale respectent bien sûrs la couleur originelle du monstre : gris. Loeb se permet également de rajouter une scène ou deux qui avaient été classées secret défense, dont un combat d'un superhéros contre Hulk. Mais à la lecture il s'avère que les 2 narrations (les premiers pas de Hulk en images et par les dialogues, et les réflexions de Banner et Samson) ont du mal à coexister, le lecteur devant faire l'effort délicat de passer de l'une à l'autre tout en conservant la continuité des 2 fils, ce qui demande une forte attention.



Dans les notes en fin de volume, Tim Sale explique qu'il a défini l'apparence de Hulk à partir des premiers épisodes dessinés par Jack Kirby et d'une parodie dessinée par Marie Severin. Son Hulk dispose d'énormes sourcils broussailleux perchés sur de grosses arcades sourcilières proéminentes, avec une tête pratiquement enfoncée dans les épaules, sans cou. L'un des objectifs graphiques était de marier la monstruosité de Hulk, avec une exagération comique, pour placer le personnage à mi-chemin entre l'abomination contre nature et la vision d'artiste bénéficiant de la licence artistique. Le ton dramatique du récit fait bien sûr pencher la balance du coté de l'horreur, l'aspect comique contrebalançant les passages les plus noirs. Cela donne des séquences inoubliables dans lesquelles le lecteur prend conscience que Hulk est vraiment comme un enfant qui vient de naître, il a à peine 24 heures d'existence (je pense en particulier à la scène où Hulk examine un lapin).



Tim Sale reste un conteur graphique hors pair dans ces pages. Il utilise une mise en page aérée dans laquelle Hulk a bien du mal à tenir complètement dans les cases (le général Ross également). Sa maîtrise de l'encrage lui permet de rendre compte des épaisseurs et des volumes, mais aussi des ambiances, et de l'ambivalence du comportement de certains personnages (à commencer par le général Ross). Le tête-à-tête entre Betty Ross et Hulk est une leçon de mise en scène, d'expressions complexes des visages et de langage corporel. Le combat entre Hulk et le superhéros met en évidence la brutalité des coups, l'ineptie inhérente à cet affrontement, le manque d'expérience des 2 combattants, l'inanité du conflit. La présence physique de Hulk dégage une force inéluctable qui en impose au lecteur. L'acharnement déraisonné du général Ross s'affiche sur son visage grâce à un style qui rappelle Jack Kirby. Rick Jones ressemble vraiment à un grand adolescent rebelle qui évoque la fragilité de James Dean. Bien sûr, Tim Sale joue également avec les proportions pour amplifier les sensations. Il sait aussi réduire à sa plus simple expression quelques moments pour les rendre d'autant plus efficaces (l'oeil de Hulk au judas de la porte d'entrée du foyer des Ross).



De prime abord, ce récit semble diverger du cadre établi par Yellow et Blue, mais il s'agit bien de voir sous un nouvel éclairage la relation amoureuse naissante qui unissait Betty Ross à Bruce Banner. Jeph Loeb fait une fois de plus preuve d'une grande perspicacité pour mettre à jour ces sentiments et leur fondation. Tim Sale délivre des planches magnifiques de bout en bout, qui proposent une vision artistique spécifique au personnage de Hulk, tout en restant dans le style graphique habituel de cet artiste. Ce récit souffre malgré tout du trop grand décalage qui existe entre les commentaires à posteriori de Banner et l'histoire de Hulk.
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Grendel : L'enfant du démon

Il s'agit à l'origine d'une minisérie en 2 épisodes (parus en 1999) et regroupés en 1 seul tome paru en 2008. L'histoire concerne Stacy Palumbo, la jeune fille recueillie par Hunter Rose. Il est indispensable d'avoir lu Devil by the Deed, et il est recommandé d'avoir lu Devil's Legacy.



Hunter Rose était un génie blasé par trop de victoires faciles qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Il avait choisi de mener une double vie : écrivain (à succès) le jour, et meneur d'une organisation criminelle la nuit, sous l'identité masquée de Grendel. Dans le cadre de ses activités nocturnes, il avait adopté Stacy Palumbo, la fille d'un de ses hommes de main tué en pleine action. La loyauté de Stacy s'est vite retrouvée partagée entre Hunter Rose (son père adoptif) et Argent (une sorte de loup garou) ennemi juré de Grendel. Ce tome permet de retrouver Stacy Palumbo et fait le lien entre la fin de "Devil by the deed" et les souvenirs que Christine Spar a de sa mère Stacy, dans "Devil's legacy".



L'histoire commence avec Stacy Palumbo qui se souvient de ses premières règles. Elle est en fait adulte et elle suit une psychothérapie dans un établissement spécialisée où elle est pensionnaire à demeure. Elle se confie à Erik Olliver, son thérapeute. Ce dernier lui demande d'analyser ses actions qui ont conduit à la chute d'Argent et sa paralysie, et à la chute de Grendel. Stacy évoque donc l'image du père au travers d'Hunter Rose.



Premier constat : inutile de vous lancer dans la lecture de ce tome si vous n'avez pas lu Devil by the Deed. La situation de départ vous serait incompréhensible et les enjeux également. Matt Wagner (le créateur de Grendel) a confié le soin d'écrire cette histoire à Diana Schutz qui a été la responsable éditoriale de la série d'abord chez l'éditeur Comico, puis chez Dark Horse (et qui est également la soeur de la femme de Matt Wagner, mais c'est une autre histoire). Cette dernière maîtrise donc parfaitement la mythologie créée par Matt Wagner et elle extrapole les traumatismes psychologiques subis par Stacy Palumbo. Ça commence très fort avec les premières règles de Stacy. La scène d'accouchement pour la naissance de Christine ne baigne pas non plus dans le romantisme. Stacy Palumbo est un individu complètement abimé et déformé par son enfance. Ses valeurs ont été perverties par les années passées sous la tutelle d'Hunter Rose, à bénéficier de son amour paternel. Sa vie ressemble à un accident de voiture et Diana Schutz sait rendre plausible ses malheurs et ses monologues intérieurs faussés dans leur jugement de valeur et dans sa relation à autrui.



Ce récit est illustré par Tim Sale et mis en couleurs par Teddy Christiansen. Tim Sale avait déjà illustré Devil's Reign dans la série des Grendel. Dès le premier coup d'oeil, le lecteur reconnaît le style caractéristique de ce dessinateur : de grandes cases, une utilisation savante de larges aplats de noir, des pièces hautes de plafond dans lesquelles les individus semblent perdus, etc.



Comme à son habitude, Tim Sale utilise les ombres pour accentuer les expressions des visages, et rendre visible la solitude personnages. Dans ce tome il pousse cette technique un peu plus loin en illustrant quelques cases avec des ombres chinoises. Les silhouettes des personnages se découpent entièrement noires sur le fond du décor. Dans ce contexte, ce choix graphique ne ressemble pas à un raccourci pour dessiner plus vite, mais bien à un mode d'illustration qui réduit les individus à une caractéristique en la faisant encore plus ressortir comme la mèche blanche de la chevelure d'Hunter Rose, ou les grands yeux étonnés de Stacy Palumbo enfant. L'autre élément inattendu de la part de Tim Sale réside dans la nature explicite de certaines cases : nudité, ou maltraitance. De fait le récit est assez glauque et les illustrations ne laissent pas place au doute pour le lecteur. Christiansen effectue une mise en couleurs en retenue, mais plus élaborée que celles utilisées habituellement pour les dessins de Tim Sale. Sans prendre le dessus sur les dessins, les couleurs sont parfois à niveau égal pour capter l'attention du lecteur. À d'autres moments, elles servent d'effets spéciaux (par exemple, les tâches de sang sur les draps uniquement figurées par la couleur, sans trait pour délimiter les contours).



Diana Schutz et Tim Sale proposent au lecteur une pièce de puzzle supplémentaire dans la lignée des Grendel, celle qui lie Hunter Rose à Christine Spar. Schutz dépeint Stacy Palumbo sous la forme d'une malade mentale victime de l'environnement dans lequel elle a grandi. Hunter Rose l'a perverti incidemment, sans faire exprès, sans que cela ne soit en rien son intention. Schutz réussit le portrait de cet individu incapable de s'extraire de ses schémas de pensée faussés. Mais elle ne parvient pas, ou peut être elle ne souhaite pas engendrer de sympathie chez le lecteur pour cette femme. Du coup, l'histoire devient un exercice incorporant des éléments d'horreur, qui ne développe pas de liens affectifs avec le lecteur. De ce fait il est difficile de s'attacher à Stacy Palumbo et sa description psychologique semble finalement trop brève.
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Buffy contre les vampires : Chroniques des ..

Voici un recueil rassemblant l'ensemble des comics ayant pour thème les tueuses dans l'univers de Buffy. En voici ma critique, comics par comics.



Prologue :

Les dessins sont vraiment beaux et donnent toute leur force à la toute première tueuse. Elle est visuellement bien reconstituée et l'histoire colle parfaitement à ce que l'on connaissait déjà d'elle. Une excellente introduction donc !



Foi :

Les dessins sont assez inégaux mais l'histoire est vraiment très bien. D'autant que le texte est vraiment bien écrit, dans un vieux style un peu poétique qui donne un vrai plus à la narration.



Innocence :

Une tueuse durant la Révolution Française. L'histoire est plutôt pas mal, mais peut-être que placer une tueuse au cœur d'un tel évènement c'est un peu trop. Même si elle agit dans l'ombre et qu'elle ne sert que sa mission à elle. Je reste un peu mitigé.



Présomption :

Une tueuse dans un roman de Jane Austen. Ca pourrait être l'idée de ce comics qui nous amène en 1813, lors d'un bal. Tous les ingrédients sont là pour rendre hommage à J. Austen. De plus, la condition féminine est critiquée par l'attitude et les choix de la tueuse de cette histoire.

J'ai bien aimé, d'autant que l'on se laisse facilement avoir par la construction du récit. Très bon.



Le monde scintillant :

Excellente histoire au cœur du Far West. Une tueuse solitaire qui traque la vampire responsable de la mort de son observateur. Classique mais très bon ! Sans compter la fin qui est parfaite pour l'univers de Buffy.

En ce qui concerne les dessins, ils sont vraiment réussis, surtout au niveau de l'ambiance. Les couleurs sont d'un sépia un peu sombre qui collent parfaitement à l'histoire. Excellent !



Sonnenblume :

Les histoires durant la Seconde Guerre Mondiale ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. J'ai un peu de mal avec cette époque donc j'évite la littérature à ce niveau-là, à part quelques livres ou films qui font exceptions. L'histoire soulève des idées intéressantes mais le contexte reste très marqué pour moi…

Visuellement, je n'ai pas beaucoup accroché non plus. Je ne m'y connais pas assez pour repérer une influence ou non dans le style de l'auteur mais en tout cas ça ne me plait pas tellement.



Nikki dans la nuit ! :

Une des tueuses que je préfère. Aussi, une des plus présentes dans l'univers de Buffy. Elle aussi à son style, sa personnalité et son histoire. C'est ça que j'aime. Aucune n'est pareille, toutes différentes ! L'histoire en dévoile un peu plus sur sa vie et ses méthodes. Et les dessins sont superbes.



Les Chroniques :

Melaka Fray, le retour ! Cette histoire s'intercale parfaitement entre "Fray" et "Autre temps, autre tueuse". On y comprend mieux comment elle a découvert la bibliothèque renfermant tous les journaux rédigés par les observateurs et aussi d'où sort son nouveau compagnon, le singe-araignée, que l'on croise lors de la venue de Buffy dans le futur.

Tout l'univers de Melaka est là, que ce soit dans le style ou les couleurs. Bref, parfait ! J'espère qu'on aura droit à d'autres aventures de cette tueuse.



Pour une bouteille de Djinn :

Sympathique. Vaut surtout le coup pour le style un peu manga/cartoon/jeunesse. Les dessins sont drôles, légers et agrémentés de couleurs douces. A regarder plus qu'à lire !

On enchaine avec un autre style de dessins tout aussi agréable et même beau ici. On est entrainé en 1937, soit 60 ans avant que Buffy ne combatte le Djinn. Une tueuse vends des crayons dans la rue, en se faisant passer pour aveugle. De mystérieux hommes vont l'obliger à lui rendre un petit service : intercepter un artefact qui est entre les mains des nazis (la fameuse bouteille du Djinn).

Une histoire en deux temps, avec deux styles mais qui se complètent plutôt bien. Pour autant la seconde partie est scénaristiquement plus intéressante. Au lecteur d'interpréter la conclusion de cette histoire…

En tout cas, un travail efficace qui est plaisant à lire ! Dommage que la narration en 1997 soit un peu plus faible...



Sacrées bonnes femmes :

Bon l'histoire dénote par rapport aux autres, par contre elle est pas très passionnante. En revanche, j'ai bien aimé l'utilisation du rouge dans les dessins monochromes. Ca donne toujours un effet intéressant.



Le kiff :

Un petit tour dans l'ordinaire des vampires sous l'ère "Harmony à mord". J'ai pas été touché. Le concept était plutôt bien trouvée pourtant. On reste un peu sur notre faim. Les dessins ne m'ont pas emballé plus que ça non plus.



Ces chroniques sont donc globalement plutôt très bonnes. Leur point fort est non seulement de proposé d'explorer le monde des tueuses en se penchant sur certaines d'entre elles mais aussi de le faire de différentes manière à chaque fois. Faire appel à différents auteurs et dessinateurs donnent un résultat à la hauteur de l'univers de Buffy.
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Hulk : Gris

📚Bruce Banner est le brillant scientifique à l'initiative de la bombe Gamma.

Alors qu'il s'apprête à la tester pour l'armée, il remarque la présence d'un jeune gamin sur la zone d'essai.

Sans aucune hésitation, il se jette à la poursuite du jeune Rick Jones, réussissant à le pousser hors de portée juste avant l'explosion de la bombe.

Malheureusement pour le scientifique, l'impact le frappe en plein corps.

Extirpé par Rick, il sent que quelque chose a changé en lui.

Lors d'un accès de colère, il se transforme pour le première fois en une imposante créature grise.

On lui trouve très vite un surnom : Hulk.





🖊Hulk : Gris est réécriture psychanalytique des origines du colosse vert qui offre une porte d'entrée accessible aux futurs lecteurs.





Moderne, tout en étant respectueuse de la création de Stan Lee et Jack Kirby, ce Hulk nous régale notamment grâce au travail de Tim Sale qui, pour l'occasion, propose une vision personnelle et graphique de ce Hulk gris.





🧔chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/hulk-gr..
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Les saisons de superman

Gros coup de cœur pour ma part. Les saisons de Superman apportent cette trame narrative, le fil rouge qui manquait à Superman Man of Steel : ici c’est la rivalité et le combat entre Superman et Lex Luthor qui est superbement amené. Ce que j’ai le plus aimé, ce sont les illustrations en double page qui sont extraordinaires et bluffantes.



Lire la suite sur le blog Lecture DC.

----> Lire la suite sur https://lecture-dc.fr/saisons-superman/

----> En savoir plus sur l'Ordre de Lecture DC Comics sur https://lecture-dc.fr



INTRIGUES 5/5

DESSINS 4.5/5

PERSONNAGES 4.5/5



LES PLUS

Les illustrations en pleine page ou en double page magnifiques

La confrontation Superman/Luthor que les habitants de Métropolis subiront

La poésie se mélange aux illustrations



LES MOINS

La conception artistique de Clark/Superman qui peut rebuter certains
Lien : https://lecture-dc.fr/saison..
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Hulk : Gris

A l’instar des deux autres volets, "Daredevil - Jaune" et "Spiderman - Blue", Jeph Loeb et Tim Sale revisitent ici un moment clé de la vie d’un super-héros, en l’occurrence Hulk.



A l’origine, dans Hulk #1, Stan Lee avait imaginé son héros en gris, mais, pour des raisons d’impression et sans aucune explication, il passa au vert lors de Hulk #2. Jeph Loeb et Tim Sale ("Daredevil (100% Marvel)", "Hulk (100% Marvel)", "Catwoman", "Superman - For All Seasons", "Batman - Un Long Halloween", "Batman - Dark Victory") racontent ce qui s'est passé entre le passage du Hulk gris au Hulk vert et achèvent leur trilogie (jaune/bleu/gris) souvenir.



Tout comme dans "Daredevil - Jaune", où la couleur référait à la couleur initiale qu’arborait le démon d'Hells Kitchen en hommage à son père, le gris fait ici allusion à la couleur de peau initiale de ce mastodonte que tout le monde connaît en vert.



Dans "Daredevil - Jaune" les auteurs utilisent une lettre posthume de l’homme sans peur à sa bien-aimée Karen. Dans "Spiderman - Blue" c’était Peter Parker qui conversait avec la défunte Gwen Stacy via un magnétophone. Ici, c’est une conversation entre Bruce Banner et son ami psychiatre, Léonard Samson, qui rythme l’histoire et permet de revenir sur les premiers instants de Hulk. Le concept des trois miniséries est donc similaire, avec une narration en voix-off qui accompagne les pensées du héros et un récit qui baigne dans de nombreux sentiments à l’égard d'un amour perdu.



Le grand problème avec Hulk est cependant de réussir à construire un scénario intéressant car il faut avouer que ce personnage vert à l’intelligence et l’élocution fortement limitée ne s’y prête pas facilement. Ce récit a également du mal à se soustraire aux limites du personnage. Heureusement que le graphisme stylé et élégant de Tim Sale compense légèrement cette lacune.

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Batman : Des ombres dans la nuit

Quatre aventures, quatre histoires, quatre développements.



On retrouve dans les premières aventures des personnages de Loeb et Sale avaient laissé plus en retrait sur les deux premiers opus (Un long Halloween et Amère Victoire).

Il s'agit encore de scénarios d'Halloween mais on se retrouve cette fois à la poursuite de l'Epouvantail, puis du Chapelier Fou, deux personnages qu'on ne trouve souvent qu'en second couteaux dans les aventures de Batman; loin derrière un Joker ou un Double Face.

C'est chouette de prendre des "petits" et de leur laisser la main pour un instant. On se rend compte que tout à leurs folies, ils ne déméritent pas dans leur combat contre le chevalier noir. Ce dernier subit d'autre part des attaques de dans sa vie Waynesque" comme dans sa vie cachée ce qui ne l'aide pas à vaincre mais qu'on se rassure, les fidèles sont toujours là pour le soutenir et il s'en sort encore la tête haute.



Le troisième conte m'a amusé, puisque les deux auteurs s'amusent à reversé Bruce Wayne dans le célèbre conte "Un chant de Noël" de Dickens, forçant le milliardaire à suivre au cours d'une nuit les fantômes de son passé, son présent et son futur. Ces derniers lui apparaissent sous la forme de ses ennemis actuels, et l'emmènent découvrir les diverses périodes pour que Bruce Wayne s'aperçoive que... 'fin lisez-le quoi, c'est bien tourné innocent.



Joli effort pour la dernière histoire puisqu'on suit Selina dans des aventures rocambolesques à Rome. On la voit poursuivre son passé et chercher des traces de sa parenté aux origines de la famille Falcone, dévellopant un passage de quelques cases qu'on avait pu voir en fin d'histoire dans Amère Victoire. Selina devra en découdre avec plusieurs adversaires dangereux, avec la mafia calabraise et aura quelques déboires tout en s'interrogeant sur la profondeur de sa relation avec la chauve-souris.

C'est plutôt bien écrit, joliment dessiné, et ça permet un joli arc sans prétention mais bien inséré dans le Batuniverse.



Ce n'est pas un livre sur lequel se précipiter, certes, mais pour passer une soirée entre moustiques et orage lointain, c'est très agréable.

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Wolverine Gambit, tome 1 : Victimes

Ce comics rassemble la série Victimes, divisée en quatre parties.

Gambit se rend à Londres afin de découvrir ce qui est arrivée à l’une de ses amies, assassinée selon le mode opératoire de Jack l’Éventreur. Il se retrouve rapidement face à un Wolverine qui a des difficultés à se contrôler depuis quelques temps ; les soupçons se portent donc aussitôt sur lui, d’autant qu’il a des trous de mémoire. C’est l’occasion de se remémorer quelques souvenirs : Logan et son éternelle romance avec Mariko ou la manière dont Gambit s’est accoquiné avec l’une des victimes de Jack.

Ces quatre comics ont été publiés en 1995, la couverture du premier (ci-dessous) me dit quelque chose et je connaissais la conclusion, je me demande donc si je ne l’avais pas déjà lu dans une autre version, c’est fort possible puisque j’étais en pleine période passionnée des X-Men.



Je ne suis pas fan du dessin, je trouve que les planches sont assez inégales : le faciès des personnages peut changer du tout au tout, ce qui est assez étrange et donne une sensation de noobitude, sans compter que le choix de colorisation n’a pas aidé, genre quand les gyrophares donnent l’impression de tirer des rayons laser rouge, ce n’est pas terrible.



Malgré les illustrations qui m’ont laissée froide, l’histoire se laisse lire, elle est assez typique des comics des années 90 principalement au niveau de la trame. J’ai aimé retrouver cette ambiance même si ça m’a laissé un air de déjà-lu, ce qui était probablement réellement le cas mais si je doute, c’est que déjà la première fois, ça ne m’avait pas marqué.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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Batman : Des ombres dans la nuit

Ce volume qui regroupe les épisodes spéciaux Halloween de la publication Legends of the Dark Knight et Catwoman : When in Rome. Il complète donc les publications françaises de Jeph Loeb et Tim Sale sur le chevalier noir. Les épisodes spéciaux sont en effet une préquele à "Un long Halloween" tandis que When in Rome se déroule en parallèle à "Amère victoire"



Les épisodes concernant Batman sont intéressants mais pas indispensables. Le scénario est bien moins prenant qu'un long Halloween, et le trait de Tim Sale est encore hésitant et n'atteint pas la puissance qu'il aura par la suite. Malgré cela, on sent quand même arriver son travail sur les lavis ainsi que sa maîtrise du contraste noir et blanc.



L'aventure de Catwoman quand à elle est d'une tout autre qualité. Le trait est celui qu'on retrouve dans les aventures récentes de Batman dessinées par Sale, ce dernier s’étant fait plaisir grâce à une astuce scénaristique avec une Catwoman tout de cuir vêtue. Et coté scénario, Jeph Loeb s'en donne à cœur joie avec l'humour a froid de Catwoman et livre une histoire qui explore les origines mystérieuses de Selina Kyle. Il en profite aussi pour explorer le subconscient de cette dernière et la relation trouble qui la lie à Batman.



Un album a conseiller aux fans du chevalier noir qui désirent compléter leur collection ou ceux qui voudraient découvrir Catwoman à travers une de ses plus intéressantes aventures.
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Batman : Des ombres dans la nuit

La suite des aventures de Un long Halloween et Amère Victoire, avec aux commandes les deux mêmes auteurs, ça ne peut que être intéressant ! Et effectivement, le duo de choc revient en force.



Les récits sont ici plus anecdotiques que dans les deux grands arcs principaux, mais ils sont intéressant dans leurs genres. Ce sont des histoires courtes qui mettent en scène les nouveaux méchants de l'univers Batman, intervenant après la mort du Romain. Ils complètent les deux premiers volumes de Loeb & Sale pour donner une base au récits Batman dans la nouvelle vision du chevalier noir.

Par contre, il faut souligner le fait qu'ils ne sont pas non plus au niveau des deux premiers. On est loin d'une enquête à suspense, les histoires courtes s'enchainent plus facilement. Le récit de Catwoman à Rome est plus intéressant par contre, il nous replace le personnage en lui donnant du fond et propose une enquête sympathique (quoique usant parfois d'un peu trop de ficelle comique).



Le dessin est toujours aussi bon et j'aime beaucoup personnellement. Le volume est globalement bon, quoiqu'un peu en deça de ce qui a déjà été produit par le couple d'auteur, mais il s'intègre parfaitement dans une trame exploitant les débuts de Batman à Gotham. C'est un bon complément, qui peut aussi se lire indépendamment, mais je ne le juge pas aussi bon que ses ainés. A lire quand on aime Batman, qu'on aime Loeb & Sale, ou simplement si on est fan de super-héros.



Détail, mais important, l'édition que propose Urban Comics est toujours d'aussi bonne qualité, niveau couleur, page, format. Un vrai régal.
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