Esclave de son image, elle se savait connue au sein de la résidence comme le loup blanc. Tous la dévoraient des yeux, sans exception. Sauf que les Enfants du silence semblaient souffrir d’un manque de savoir-vivre, doublé parfois de stupidité. Dans les couloirs, certains sifflaient d’un air admiratif dans son dos. […]. Mais elle n’aimait pas ça. Dès son arrivée chez les Arténis, elle avait tout mis en oeuvre pour laisser entendre qu’elle n’était pas là pour se faire des amis. Le fait d’ignorer ouvertement les Enfants du silence était devenu pour elle le rouage d’une machine bien rodée. Les Mi-mortels qu’elle croisait en cour de mission se réduisaient dans son esprit qu’à leur simple matricule. Une manière de ne prendre aucun risque. Maintenant, très peu osaient lui parler.
Kachina le trouvait-elle attirant ? Lui. Nicolas. Un humain de vingt-trois ans, que rien ne destinait à être remarqué d'une femme comme elle...
« Sélèna a vu juste, » songe-t-il dans un éclat de conscience, Kachina était troublée par sa présence, au point d’avoir du mal à prononcer son prénom.