Citations de Tom Cheetham (49)
L’existence persistante de ces formulations hérétiques [nestorianisme, monophysisme], ainsi que d’autres, concernant la relation du corps et de l’esprit, […] est un élément crucial dans l’histoire de la théologie en Islam.
La continuité entre l’alchimie grecque et la tradition alchimique islamique postérieure eut pour origine les centres culturels du nord et de l’est de la Perse et de l’Asie centrale.
Donc, le travail cosmique qui nous est imparti est « de se rendre capables de Dieu » -pour nous-mêmes- pour achever notre individualité éternelle en nous battant pour et avec l’Ange […].
La première catastrophe, la descente en exil, est la descente dans le temps. « L’histoire de l’humanité, c’est l’histoire qui commence avec l’exil, lequel commence avec la destruction du Temple. »
[…] La seconde catastrophe est la destruction de la crypte elle-même. […] La crypte a été vidée des présences qui l’habitaient, des hiérarchies des Animae caelestes.
Le début de cette ascension est cette naissance spirituelle qui donne accès au mundus imaginalis et ainsi « une capacité d’assentiment croissante à la mesure de formes toujours nouvelles ».
Il ne peut y avoir de théorie du tout dans le cosmos tel qu’il est conçu par Ibn Arabî, parce que la Création n’est jamais finie ni accomplie.
Chacun de nous porte en lui-même l’image de son propre monde, son Imago mundi, et la projette dans un univers plus ou moins cohérent, qui devient la scène où se joue son destin.
La relation complexe entre l’eschatologie mazdéenne, la spéculation philosophique grecque et la Révélation islamique est d’une importance capitale pour comprendre l’histoire de la philosophie et de la théologie dans l’Iran islamique.
Nous devons prendre conscience du fait que ce ne sont pas les choses ou l’histoire qui nous ont, qui nous donnent la vie ou la mort, mais c’est nous qui les avons.
Corbin a dit qu’il y a un élément de décision inclus dans l’éveil spirituel. La décision de s’orienter vers la recherche du Guide invisible ne garantit pas qu’on le trouve, mais c’est la soumission requise pour se mettre en route sur le Chemin.
Ce n’est pas que nous devions échapper à ce monde pour trouver le salut dans un autre, car le monde aussi est en exil et doit retrouver le Paradis. Ce Retour commence lorsque nous commençons à voir que « cet autre monde existe déjà dans celui-ci ». Il ne reste plus qu’à l’actualiser.
Une théorie du Tout unifiée, qu’elle soit fondée sur l’esprit ou sur la matière ou sur quelque union entre eux, sera par nécessité moniste, abstraite et totalitaire. […]
Il ne peut y avoir de théorie finale, parce qu’il n’y a pas de choses finies. Le cosmos est en mouvement, mais pas, ou peut-être pas seulement, dans le sens évolutionniste.
Le Guide personnel n’est pas choisi par l’ego. Les dangers du dilettantisme subjectif ou d’une âme mal préparée sont clairement exprimés : la psychose ou la schizophrénie ont déjà été mentionnées. […] Dans chaque cas, un événement tel que la rencontre avec le Guide peut être si privé, si intensément personnel, que l’on ne peut pas vraiment en parler ou le révéler.
La lutte consiste à devenir entier, et ceci demande l’union avec l’autre moitié de notre être.
C’est de l’époque du triomphe de l’aristotélisme d’Averroès en Occident que date la montée de l’univers impersonnel moderne.
Toute naissance requiert la mort de ce qui la précédait, et il en est ainsi ici. Le Prophète a dit : "Vous devez mourir avant de mourir !" Corbin écrit : "Car il ne suffit pas de mourir pour quitter ce monde. On peut mourir et y rester à jamais. Il faut être vivant pour le quitter, ou plutôt, être vivant c'est cela." Cette mort au monde de l'Absence est une naissance à la Présence du Monde et se produit par une sorte d'inversion ; c'est un processus de retournement. Dans cet épanouissement, ce triomphe de l'ésotérique, l'âme trouve qu'elle était étrangère au monde dans lequel elle vivait, et qu'elle est maintenant rentrée chez elle.
L’analyse du temps et de l’espace ne doit pas commencer en les considérant comme donnés, mais plutôt en investiguant le mode de présence au moyen duquel ils sont eux-mêmes révélés.
En retournant le monde à l’envers, en donnant naissance dans le monde à cette intériorité qui est le propre des choses de l’âme, en remportant chaque conflit dans la bataille pour l’Anima Mundi, nous exposons la dimension cachée dans le manifesté et découvrons les profondeurs qui s’étendent juste au-dessous de la surface du monde.
Le Retour n’est pas une négation du monde, pas le rejet ou le déni d’un état de péché. C’est un éveil et la célébration de l’immensité du vrai Voyage.
Si tous les hommes étaient vraiment égaux, alors le règne des régimes totalitaires –qu’ils soient politiques, religieux ou scientifiques-, fondés sur la négation de l’individualité, serait inévitable.