Voilà, constata-t-il. C’est l’épreuve finale de Sinethis. Ce qu’il avait redouté. Il regarda les mâles. Ils étaient plus gros que lui, de la même taille qu’Orris. Cela pourrait poser problème. Mais Sylvan avait affronté un vison, et il avait survécu. Il avait échappé à un renard, à une meute de rats, il avait combattu les rapides de Sinethis. Il avait conduit sa famille le long de la Grande Rivière pour qu’elle trouve un nouveau domicile. Ce n’était pas un couple de Chanteurs mâles qui allait gâcher tout ça maintenant.
(Sinethis = nom de la Grande Rivière)
Elle chante avec nous un chant doux comme les fleurs de chardon, dur comme les racines, profond comme les ombres, vieux comme les pierres. Nous chantons avec elle un chant aussi rapide que la pensée, aussi doux que les pommes, aussi bref que le jour. Nous sommes les Chanteurs de la Rivière, et nous lui appartenons.
Nos chants sont brefs, pensa Sylvan, alors nous devons bien les chanter.