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Citation de GeorgesSmiley


Quel poète a chanté la plus cruelle des émotions humaines, la blessure qui ne cicatrise jamais, j'ai nommé l'affront fait à un mâle ? Oh certes, aèdes et bardes nous ont aiguillonnés de leurs épiques récits de vengeance, cette obsession de la virilité humiliée, mais c'est un peu facile...
Mais quid du sentiment lui-même, de la mortification subie par un homme ? Aucun d'eux ne pourra la décrire. Celui-là même qui confessera volontiers les pires débauches et atrocités avec luxe de détails et d'images reprises à d'autres ne sera jamais en mesure de dire un seul mot sur l'humiliation qui, selon Orwell, "constitue soixante-quinze pour cent de la vie".
La reconnaître en effet, ce serait avouer qu'il a cédé, reculé, renoncé à son honneur sans combattre l'autre mâle qui l'a avili, qu'il a été privé de son sexe et soumis à une souffrance pire que la promesse d'une mort imminente...
Jamais aucun homme ne pourra se libérer de ce moment révoltant où il a capitulé. Un mot, une odeur, un visage le lui rappelleront en un éclair et il éprouvera de nouveau cette sensation primale, et il se noiera de nouveau dans la honte de s'être couché dans l'attente de l'émasculation.
Heureusement pour lui, Adam Gellin ne revivait pas l'instant que l'on sait alors qu'il traversait le grand parc au crépuscule, et pourtant sa destination... avait amplement de quoi le lui rappeler.
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