Il semblerait que ce manga soit une sorte de relecture de l’histoire du Chat Botté, que je dois avouer ne pas très bien connaitre. De ce fait, je ne pourrai pas franchement pousser la comparaison pour voir de quoi il en retourne, mais je pense que ce n’est pas forcément important. On est surtout face à un shonen nekketsu assez classique sur une partie du fond et de la forme, avec un jeune héros orphelin, qui va se découvrir un grand pouvoir (et donc une grande responsabilité ?) du fait de son ascendance et de son lien avec Doberman.
À partir de là, nous découvrirons l’organisation pour laquelle il va devoir travailler, devenant un chasseur travaillant en binôme avec Doberman, et la possibilité d’un complot, après une petite péripétie qui lance l’action. Encore une fois, on est dans une structure très classique, mais qui fonctionne bien et met en place des choses intéressantes. Cependant, je ne peux m’empêcher d’avoir quelques craintes concernant la tenue globale de l’intrigue, au vu de la faible durée du titre. En effet, alors qu’on a déjà assisté à un tiers de l’histoire, je me demande si les deux tomes suivants suffiront après cette mise en place. Il faudra voir selon les développements à venir si on peut rester dans une petite histoire auto-conclusive satisfaisante.
Mais au-delà de cette réserve, malgré tout importante, j’ai pris un vrai plaisir à la lecture. Déjà parce que l’auteur fait du bon travail, entre son esthétique très soignée mettant en valeur un univers qui a quelques petites originalités bienvenues, et son écriture efficace, qui n’hésite pas à être assez dense pour pouvoir caractériser personnages, univers et enjeux en seulement un volume.
Et surtout, me concernant, le fait de me retrouver dans une histoire où un ado forme un binôme avec un chien (comme tous les chasseurs présents dans cet univers) a forcément une résonance forte pour l’amoureux des animaux que je suis. D’ailleurs, ces derniers sont anthropomorphisés, c’est à dire qu’ils se tiennent sur deux pattes, et ont même un corps quasiment humain, si ce n’est leur tête totalement canine. Cela fonctionne très bien esthétiquement, d’autant plus que chaque chien que l’on rencontre est d’une race différente.
Et le système de pouvoirs, élément central dans le genre, est également lié à ces animaux et à la connexion qui s’opère entre le chien et son « maitre ». Le terme de « maitre » me gênant un peu personnellement, car je n’aime pas l’idée de ce genre de relation avec un chien, qui est pour moi un individu à part entière et membre de la famille.
Ainsi, on trouve des équivalents à certains éléments caractéristiques des chiens, comme la sorte de GPS intégré qu’ils ont en eux, ou leur odorat qui permet de sentir des choses en particulier, notamment les états émotionnels des gens (pas certain cependant que ce point soit lié à l’odorat des chiens, mais j’avoue ne pas assez connaitre la question pour le dire).
De ce fait, vous l’aurez compris, j’ai trouvé ce premier tome tout à fait efficace et plaisant à lire, malgré un certain classicisme, quand même contrebalancé par le concept général de l’univers et ces animaux anthropomorphisés. La faible durée de la série pose quand même la question d’une potentielle frustration, si jamais l’auteur n’a pas le temps de développer son intrigue et son univers comme il se doit. Mais pour s’en assurer, il faudra juger sur pièce avec les deux autres tomes, le second nous permettra déjà de voir où l’on va. Quoi qu’il en soit, ce premier volume est une belle surprise, plaisante et très efficacement conçue bien que classique.
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