L’action de 37 travailleurs immigrés grévistes de la faim leur donne une opportunité de lutte à saisir : la présentation symbolique d’un travailleur immigré – Djellali Kamel – aux élections présidentielles de 1974.
Le tract « Non ils ne voteront pas ! » illustre une fois encore que c’est moins le répertoire d’action « grève de la faim » ou l’enjeu de la lutte – régularisation – qui les intéresse qu’une pratique militante, inédite, qui accompagne cette grève : une action symbolique qui entre en coïncidence avec leur cause.
La force du planning familial est de s’appuyer à la fois sur les milieux laïques et religieux éclairés : il reçoit des soutiens tant de la Ligue des droits de l’homme ou l’École Émancipée, que d’associations confessionnelles comme l’association protestante Jeunes femmes. Le mouvement met en avant son apolitisme et son œcuménisme : il ne s’agit pas d’influencer les couples mais de leur donner les éléments pour trancher la question.
Pourtant, s’il ne s’oppose pas de fait aux doctrines religieuses en matière de contraception, il propose des solutions alternatives aux méthodes contraceptives préconisées par l’Église catholique, notamment l’abstinence et la méthode des températures qu’il dénonce comme archaïques et inefficaces par rapport aux méthodes dites modernes de contraception (diaphragme notamment). En cela, le planning familial est un « acteur de la laïcisation des corps et de la sexualité » qui réunit une approche féministe et une approche laïque.