Tyler Knott Gregson

En ce qui me concerne, il y a plusieurs débuts ; je pourrais raconter la naissance de mon premier poème j'avais douze ans, ou le où j'ai décider d'écrire un haiku par jour. Mais je vais commencer par autre chose : l'achat de ma première machine à écrire, dans un magasin d'antiquités, à Helena dans le Montana.
Je me souviens de l'odeur de cette machine à écrire, poussière et encre sèche. Je me souviens des touches qui sont coincées quand j'ai appuyer dessus pour la première fois. Je me souviens du logo Remington écaillé sur le devant. Je me souvient qu'il y avait assez d'encre sur le ruban d'origine pour taper le tout premier poème de la série ; le tout premier de ce recueil. Je l'ai écrit sur place, dans le magasin, debout près de l'entrée, sur la page d'un livre à deux dollars qui partait en morceaux. J'ai écrit sans réfléchir, sans planifier, sans la possibilité de corriger quoi que ce soit.

Je suis tombé amoureux.

J'ai aimé ce que ça avait d'impérieux ; j'ai aimé cette singulière incapacité à effacer, retravailler, altérer, imposée par la machine à écrire. J'ai aimé le reflet de mon esprit sur cette page, sans filtre, imparfait et sincère.
Dans un monde numérique, tenir dans ma main des mots analogiques, c'était comme une respiration.