Cependant, ce renoncement au rêve d'une vie commune ne signifie nullement qu'on n'a pas besoin de l'autre. Tout au long de cette période, Pasternak reste son interlocuteur imaginaire idéal. C'est à lui qu'elle s'adresse constamment dans ses cahiers, car elle est convaincue qu'il peut tout comprendre : il lui est égal en force. Ce contact est indispensable à Tsvetaeva. "Toi, Boris, j'ai besoin de toi comme de l'abîme, de l'infini, pour avoir où jeter et ne pas entendre le fond", lui écrit-elle en mai 1927. (p. 171)