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Citation de juliette1812


II. Définition du fantastique
Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s’expliquer par les lois de ce même monde familier. Celui qui perçoit l’événement doit opter pour l’une des deux solutions possibles : ou bien il s’agit d’une illusion des sens, d’un produit de l’imagination et les lois du monde restent alors ce qu’elles sont ; ou bien l’événement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité, mais alors cette réalité est régie par des lois inconnues de nous. Ou bien le diable est une illusion, un être imaginaire ; ou bien il existe réellement, tout comme les autres êtres vivants : avec cette réserve qu’on le rencontre rarement.
Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu’on choisit l’une ou l’autre réponse, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l’étrange ou le merveilleux. Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel. [...]

Il y a un phénomène étrange qu’on peut expliquer de deux manières, par des types de causes naturelles et surnaturelles. La possibilité d’hésiter entre les deux crée l’effet fantastique. [...]

‘J’en vins presque à croire’ : voilà la formule qui résume l’esprit du fantastique. La foi absolue comme l’incrédulité totale nous mèneraient hors du fantastique ; c’est l’hésitation qui lui donne vie. [...]

L’hésitation du lecteur est donc la première condition du fantastique. [...]

[La modalisation] consiste […] à user de certaines locutions introductives qui, sans changer le sens de la phrase, modifient la relation entre le sujet de l’énonciation et l’énoncé. [...] Si ces locutions étaient absentes, nous serions plongés dans le monde du merveilleux, sans aucune référence à la réalité quotidienne, habituelle ; par elles, nous sommes maintenus dans les deux mondes à la fois. [...]

III. L’étrange et le merveilleux
Dans la littérature française, la nouvelle de Prosper Mérimée, la Vénus d’Ille, offre un exemple parfait de cette ambiguïté. Une statue semble s’animer et tuer un nouveau marié ; mais nous en restons au ‘semble’ et n’atteignons jamais à la certitude. [...]

Le roman policier à énigme se rapproche du fantastique, mais il en est aussi l’opposé : dans les textes fantastiques, on penche quand même plutôt pour l’explication surnaturelle ; le roman policier, une fois terminé, ne laisse aucun doute quant à l’absence d’événement surnaturels. […] Dans le roman policier, [l’accent] est mis sur la solution de l’énigme ; dans les textes se rattachant à l’étrange (comme dans le récit fantastique), sur les réactions que cette énigme provoque. [...]

Toute […] scène ne pouvant être expliquée par les lois de la nature telles qu’elles sont reconnues ; nous sommes bien dans le fantastique-merveilleux. [...]

Dans le cas du merveilleux, les éléments surnaturels ne provoquent aucune réaction particulière ni chez les personnages, ni chez le lecteur implicite. Ce n’est pas une attitude envers les événements rapportés qui caractérise le merveilleux, mais la nature même de ces événements. [...]

IV. La poésie et l’allégorie
[…] ou bien le lecteur admet que ces événements en apparence surnaturels peuvent recevoir une explication rationnelle, et l’on passe alors du fantastique à l’étrange ; ou bien il admet leur existence comme tels, et l’on se retrouve alors dans le merveilleux. [...]
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