POÉSIE
Comme pour un homme battu par le vent,
aveuglé par la neige — autour de lui la ville
est l’image d’un enfer polaire —
c’est une porte qui s’ouvre, le long d’un mur.
Il entre. La bonté n’est pas morte, il la retrouve,
la douceur d’un coin chaud. Il pose
un nom oublié, un baiser sur
des visages riants qu’il ne voyait plus
qu’obscurs en des songes menaçants.
Il revient
dans la rue, elle a changé aussi.
Le temps s’est remis au beau, la glace
est brisée par des mains laborieuses, le bleu
à nouveau point au ciel et dans son cœur. Il songe
que tout malheur extrême est l’annonce d’un bien.