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Citation de Charybde2


Ils savaient – ils n’y étaient pas pour rien – que le Dr Kereth pourrait tenter d’obtenir l’asile politique à Paris. Aussi, dans l’avion volant vers l’Occident, à l’hôtel, dans les rues, pendant les assemblées et même pendant qu’il lut sa communication devant la section de cytologie, il fut discrètement accompagné par des personnages obscurs et assidus, pouvant faire figure d’étudiants avancés ou de microbiologistes croates, mais n’ayant ni nom ni visage. Non seulement sa participation donnait un certain éclat à la délégation de son pays, mais son gouvernement en retirait quelque bénéfice : « Nous l’avons même laissé partir ! » Ils avaient donc tenu à sa présence là-bas. Mais ils le gardaient à l’œil. Il en avait l’habitude. Dans son pays exigu on ne pouvait échapper aux regards qu’en restant tout à fait immobile, en tenant au repos corps, langue et esprit. Il avait toujours été remuant et bien en vue. Aussi quand, tout d’un coup, le sixième jour, il se retrouva seul en pleine lumière, il resta interdit un moment. Suffisait-il d’enfiler une allée pour réussir à disparaître ? (« Les fontaines »)
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