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Citation de Charybde2


Pendant sa convalescence, je passai le voir chaque jour. Il m’attirait. La dernière nuit avait été une de ces nuits dont seule la jeunesse peut avoir l’intuition – une nuit entière, d’un crépuscule à l’autre, à côtoyer la vie et la mort avec, au-delà des fenêtres, l’hiver, la forêt, et la nuit.
Je dis moi-même « forêt », tout comme le faisait Minna, pour parler de cette garde de quelques centaines d’arbres. Il y avait eu là une forêt autrefois. Elle avait couvert tout Valone Alte, comme les propriétés des Ileskar. Pendant un siècle et demi le déclin avait été continu. Il ne restait plus rien que le bosquet, la maison et une part dans la société betteravière Kravay, assez pour permettre de vivre à un Ileskar. Restait aussi Martin, le garçon au visage en lame de couteau, son serviteur en principe, quoiqu’ils partageassent le travail et la table. Martin était un drôle de corps, dévoué à Ileskar et jaloux. Je percevais dans cette dévotion une véritable pulsion, non pas sexuelle mais possessive. Cela ne me troublait guère. Il y avait quelque chose chez Galven Ileskar qui faisait paraître cela tout naturel. Il était naturel de l’admirer et de vouloir le protéger. (« La forêt d’Ile »)
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