Depuis qu’il est ado, mon fils est toujours allongé. Je ne le vois jamais debout. Assis, oui, quand il est table avec nous, et encore je suis gentille, avachi serait plutôt le mot exact. Le reste du temps, il est affalé en travers de son lit, bien calé avec tous les coussins qu’il a pu trouver dans la maison, son ordinateur portable posé sur sa table de chevet. Ou bien il est étendu de tout son long sur le canapé, devant la télé, son ordinateur sur les jambes. Un jour, je l’ai même trouvé allongé sur le sol de la cuisine. En l’enjambant, je lui ai demandé ce qu’il faisait par terre ? Il m’a répondu, je réfléchis. Quand je fais remarquer à mon fils qu’il est toujours allongé, il me rétorque qu’il est crevé, et puis, quand il se lève, il a la tête qui tourne. Avec son père, on est très inquiets. C’est pas possible, cette fatigue. Son père pense que c’est la fumette. Moi, je crois plutôt qu’à force d’être allongé, son cerveau finit par être mal irrigué.