Citation de Ziliz
La vérité, c'est qu'on aurait pu glisser n'importe quel bidasse dans mon treillis. La seule chose qui comptait pour elle, qui la faisait rêver, qui lui coupait le souffle, c'était l'uniforme et son bataillon de légendes. Bien sûr elle aimait ma carrure, mes pectoraux, ma manière de la soulever d'un doigt, mais ce qu'elle préférait c'était l'odeur du sang qui flottait sur mes mains au retour d'opération, le son persistant des déflagrations, les cris, les courses contre la mort, le grondement des blindés dans le col de ma veste, le sable et la poussière cachés dans mes godasses, elle disait aux copines : 'Regardez comme il est fort mon homme, il sauve le pays, il sert la patrie', elle reniflait mon torse pendant des heures pour en aspirer la violence tatouée. (p. 100)
