Le stylo, lui, n'impose rien. Il revient en arrière, raye, barre, modifie, embellit. Il n'a pas cette assurance prétentieuse, il vous laisse le choix. Les pages dactylographiées sont trop rigides, trop définitives, il n'a pas le souvenir de les avoir créées, et ces phrases, il ne s'y reconnaît pas. Y écrire quelque chose lui donne l'impression de déformer une autre pensée que la sienne, de défigurer le visage d'un personnage peut-être parfait, de plagier.