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Citation de Charybde2


Parvenu presque au terme de la galerie, le père de Sancy s’arrêta :
– Nous allons entrer dans un lieu bondé, mais je vous assure qu’on y pratique constamment des fumigations.
– Pourquoi me dites-vous cela ? demanda Eymerich, méfiant. Il y a encore des cas de mort noire ?
– Oui, malheureusement. Peu fréquents, mais il y en a.
Le père de Sancy n’ajouta rien, et franchit le seuil de la porte qui fermait le couloir.
La fumée des torches, les effluves nauséabonds et la cacophonie des voix de la petite foule qui se trouvait dans la salle donnèrent à Eymerich la sensation d’étouffer. Ils se trouvaient dans une salle circulaire, au plafond très haut, qui occupait un étage entier de la Tour de la Justice. Une lumière avare tombait de trois étroites fenêtres, enfoncées dans de profondes niches flanquées de bancs de pierre. Sur ces derniers se tenaient des individus de conditions disparates : paysans aux grossières tuniques de toile, marchands au turban brodé tombant sur le côté, avocaillons vêtus de noir, des rouleaux de parchemin sur les genoux.
Mais le gros de la cohue se concentrait au milieu de la pièce, et se pressait autour des petites tables encombrées de papiers derrière lesquelles siégeaient de jeunes dominicains à l’air affairé. Des dizaines d’hommes et de femmes cherchaient à leur arracher des nouvelles sur quelque détenu, à apprendre les causes de leur propre convocation, à obtenir un entretien urgent avec tel ou tel inquisiteur. Le plus souvent, ils recevaient des réponses vagues et ennuyées. Quand la pression devenait excessive, deux hommes d’armes s’employaient à la réduire en repoussant brutalement les postulants des premiers rangs.
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