Je remercie les Éditions du remue-ménage pour l'envoi de cette anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec 200-2020.
Cette anthologie est assez traditionnellement structurée :
Un avant-propos nous introduit à la nécessité des femmes sur la scène poétique québécoise.
55 femmes, 55 poètes y sont présentées: les extraits sont accompagnés d'une introduction à l'œuvre de chaque autrice : thèmes principaux, style ainsi que les prix obtenus et les participations aux événements scéniques ou les publications.
La poésie québécoise se se décline aussi bien que rarement en anglais, les extraits sont alors traduits.
Une bibliographie complète termine l'ouvrage.
Il m'est impossible hélas de parler de tous les textes, de les citer tous mais - certains thèmes majeurs retiennent l'attention:
- la place de la femme dans la société et dans le couple bien évidemment
- mais aussi le corps en général et son rapport au langage comme au vécu
- il s'agit pour la majorité des textes présentés d'une poésie existentielle qui fait souvent place à l'oralité, à l'instant, au rythme de notre société occidentale
- il n'est donc pas étonnant que de nombreuses écrivaines soient aussi engagées dans le théâtre, la performance scénique ou le slam.
- un dernier fil conducteur est celui de la mémoire individuelle ou collective et surtout celle des premières nations.
Pour mieux appréhender la richesse de ce terreau littéraire et ses spécificités, reportez-vous aux nombreux extraits dans les citations pour mieux comprendre la place très particulière et même importante de la poésie féminie au Québec en ces années 2020.
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Ce recueil de poésie parle de la femme, de la maternité et de ce que cela implique. Les poèmes sont courts et en vers libres. Parfois une phrase seule suffit pour tout dire tant ils sont riches.
Femme et rivière se confondent, ondoient, coulent ou bouillonnent.
Il faut prendre le temps pour appréhender au mieux la puissance de ces vers riches de plusieurs lectures. Souvent les poèmes se répondent les uns aux autres racontant une histoire où les émotions ont une place prépondérante. « N’ignorez pas vos colères, elles sont vos romances » écrit l’auteure, revendiquant ainsi cette rage qui agit comme une énergie créatrice.
De rivières parle de femmes fortes, de sœurs, de femmes meurtries, abusées, déchirées et de femmes aimantes. Elles les rassemblent sous le signe de l’eau, unies dans la résistance.
La parole de Vanessa Bell est féministe, engagée. Elle nous confie un récit personnel mais qui trouvera un écho en chacune de nous sous l’un ou l’autre aspect. C’est beau, dur, fort.
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Vide et superficiel, cet exercice nous montre absolument ce qui cloche avec la poésie. On reste dans l'ignorance de tout ce qui est sérieux, dans le gnagna, dans l'artifice, etc. Une autre humaine avec aucune science et aucune logique, qui ne sert franchement à rien, qui ne serait pas capable d'articuler un propos réellement intelligent sous la forme d'un texte soutenu, alors on y va dans l'image vaseuse, la facilité déconcertante de l'ignorante qui croit savoir quelque chose, mais on ne peut que constater en lisant ceci qu'on beigne dans l'émotion vide et crasse, dans la petitesse de l'être qui se croit maitre des astres, c'est beau de n'importe quoi, mais au final, ça sent juste la faiblesse et l'idiotie.
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Eclats de lumière, fragments de vie décrochés des étoiles, ces myriades plongent dans une rivière où la transparence étonne la lucidité. Contemporains, vifs, étonnamment confiants, ces mots retiennent le frémissement de l'eau. Ecartent les pans des courants d'un dire souple et délivrent le juste, l'épuré. Ce qui reste sous le glacé d'une vérité. Un plongeon dans l'authentique. Des mains poussées dans le dos des fillettes grandissantes. La parole en porte-voix d'une vérité criante. le mot s'échappe de l'idée, galets émotionnels. Quelques signes tracés, ricochets d'un mémoriel se métamorphosant pour mieux revenir à la source-mère. « Mon dos a fendu /tu vois poindre la promesse d'un jardin anglais/ dehors des hardes, d'amants réclament sacrifices/ ici les vierges n'ont pas de bras pour l'amour/ je jure qu'il me reste un souffle long. Aériens, d'une beauté telle, qu'ils semblent cette orange que l'on pèle. Ne retenir que l'essentiel, le jus, sève de vie. Gardez cette offrande entre ses mains « Ces lambeaux sur mes genoux n'arrangent pas l'impuissance d'être mère. Pour m'aimer sois furieux c'est sous l'eau que j'accepte de me rendre. » Cascades existentielles, rivières initiatiques, leçons métaphoriques, les douleurs ici, sont bien plus que l'exutoire épelé, chapelle d'un dire affrontant l'écho indésiré. Lézardes sur les murailles sentimentales. Propulsant hors des courants un féminisme de gloire. « Pour la souvenance faites-vous charbon/ collez vos mains et aux torses /soyez royautés enjouées/ herbiers de faïence/ faites-vous mortes lasses en série/ redites votre droit/ de vous faire bercer. « De rivières » grottes paraboliques qui enfantent l'oeuvre -mère. « N'ignorez pas vos colères/ elles sont romances. Sans compromis-aimez. » le possible s'éveille. Nymphe des rivières, saule rieur. L'enfance n'est plus. Les femmes peuvent. « De rivières » de Vanessa Bell est une bouteille lancée dans la rivière des certitudes en advenir. Eblouissant, tremblant sous les essences, algues magiciennes, encre d'eau marine. Publié par les majeures Editions La Peuplade Poésie.
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J'ai apprécié de cette anthologie la partie biographique explicative de la démarche de chaque poétesse. Par contre, les extraits des poèmes me laissent sur ma faim. Je les lis sans comprendre si je lis le début de poèmes, le milieu, une partie ou un tout. J'aurais aimé que ce soit plus clair, mieux ciblé. Ceci dit, je loue l'immense travail derrière ce livre et je le recommande comme ouvrage de référence.
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Si vous n'acceptez pas de ne pas tout comprendre, passez votre chemin! cette poésie-là est de celles qu'il faut prendre le temps de déguster, accepter d'être passif pour se laisser imprégner. Certes parfois un peu hermétique mais la force qui s'en dégage nous porte... malgré tout
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