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Citation de Tandarica


CLXXV

L'amour ne serait-il donc qu'un masque de la Douleur ?
Une autre image d'elle quand peut-être il dort et rêve ?
Pourquoi alors en moi-même il veille toujours, sans trêve,
Même jusqu'à l'oreiller qui plonge dans la douceur ?
Tous les deux m'aviez torturé avec cet art perfide
Dont les hommes adroits cueillent les roses à pleines mains ;
Écrasées dans les lourds pressoirs, bien tassées, il les vident
De toute leur profondeur éternelle : leur parfum.
[En]fermée dans les purs cristaux, leur essence inégalable
Parcourt les siècles, loin… ni même la mort ne la vainc,
Et l'esprit de la rose remplit tout ce qu'il atteint…
De même, moi, par vos longues tortures implacables,
Je me distille en vers, par la poésie révélée
Je vous embaume dans l'arôme de l'éternité.

Mercredi, le 23 février 1955
[dans « Les Derniers Sonnets figurés par Shakespeare dans la traduction imaginaire de V. Voiculescu »]
(p. 453)
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