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Citation de Partemps


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Ainsi, le bien ayant perdu son universalité, le bien d’une secte, d’une classe, d’une nation, d’un État, prétend à cette universalité pour justifier sa lutte contre tout ce qui lui apparaît comme étant le mal.
Mais même Hérode ne versait pas le sang au nom du mal, il le versait pour son bien à lui, Hérode. Une nouvelle puissance était née qui le menaçait, menaçait sa famille, ses amis et ses favoris, son royaume, son armée.
Or, ce qui était né n’était pas un mal mais le christianisme. Jamais encore l’humanité n’avait entendu ces paroles : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés : car, du jugement dont vous jugerez, vous serez jugés ; et de la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré…Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous insultent…Toutes les choses que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les donc aussi pour eux ; car c’est cela, la loi et les prophètes. »
Qu’apporta à l’humanité cette doctrine de paix et d’amour ?
Les tortures de l’Inquisition, la lutte contre les hérésies en France, en Italie, en Flandre, en Allemagne, la guerre entre les protestants et les catholiques, la cruauté des ordres monastiques, la lutte entre Avvakoum et Nikon, des persécutions séculaires contre la science et la liberté, le génocide de peuples entiers, les criminels brûlant les villages de nègres en Afrique. Tout cela coûta plus de souffrance que les crimes des brigands et des criminels faisant le mal pour le mal…
Telle est la destinée terrible, qui laisse l’esprit en cendres, de la doctrine la plus humaine de l’humanité ; le christianisme n’a pas échappé au sort commun et il s’est lui aussi divisé en une série de petits « biens » privés. La cruauté de la vie fait naître le bien dans les grands cœurs, ils portent ce bien dans la vie, brûlant de désir de transformer le monde à l’image du bien qui vit en eux. Mais ce ne sont pas les cercles de la vie qui se transforment à l’image du bien, c’est l’idée du bien qui, engluée dans le marécage de la vie, se fragmente, perd son universalité, se met au service du moment présent et ne modèle pas la vie à sa merveilleuse mais immatérielle image.
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