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Citations de Véronique Desjardins (12)


Ma mère n'a pas été une sainte, elle a connu la terreur de qui s'apprête à franchir le point de non-retour, mais elle est allée jusqu'au bout d'elle-même, de son humanité, de sa vérité. Et je comprends soudain qu'il ne nous est pas demandé d'être plus que nous ne sommes, d'aller plus loin que nous ne pouvons, que chacun, au moment de mourir est dans sa vérité nue : il rencontre sa limite mais aussi tout son possible..
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Quelques récits ou évocations se sont imposés à moi, des climats, des ambiances, des êtres de chair et d'os ont pris naissance au fil des lignes qui s'écrivaient plus que je ne les rédigeais. Et j'ai constaté que ce n'était pas la biographie des personnages qui m'importait, mais plutôt ces moments charnières d'une existence - comme nous en connaissons tous - où le destin frappe à notre porte et nous invite à chercher une issue d'un autre ordre.
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Je n'ai pas voulu que toute trace disparaisse avec elle. Le puissant message de vie que j'avais reçu d'elle, j'en devenais dépositaire et je devais le transmettre à mon tour.
Pourquoi le nier ? Passé le temps du chagrin, le départ d'un être si proche nous rend à nous-mêmes et ouvre bien des portes. Une fois disparu le premier auteur de nos jours, quand nous sommes libérés de notre préoccupation à son égard, l'énergie s'investit ailleurs et nous devenons un peu plus l'auteur de notre propre vie.
p. 217
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Beaucoup de femmes lui ont confié que croyant épouser un adulte, elles avaient découvert, après leur mariage, qu’elles avaient épousé un petit garçon de cinq ans.
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Comme tous ceux que nous avons aimés et qui ne sont plus, une fois passé le temps des pleurs et du chagrin, ma mère est en moi comme un terreau fertile où je puise une sève qui ne tarit pas. Et cette sève vient irriguer ma vie présente.
p. 218/19
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Mais ce qui m'a longtemps envahie, quand je pensais à elle, avant que d'autres deuils surviennent — ceux-là mêmes qu'elle redoutait pour moi — et ne relèguent un peu plus loin dans le passé la mort de ma mère, c'était toujours un sentiment de gratitude.
p. 218
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Nous naissons de ses entrailles où nous étions lovés, en totale symbiose et, à peine sortis d'elle, en parfaite continuité, c'est elle notre premier grand amour. C'est avec elle que se déploie l'amour inconditionnel que nous rechercherons partout …
p. 185
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« A celle qui nous a donné le jour on donne naissance à notre tour quand, tôt ou tard, nous l'accueillons enfin dans “notre moi”*. Dès lors, elle habite en nous autant que nous avons habité en elle avant de venir au monde. »
Gabrielle ROY
p. 183
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* entendre: “notre être” dans sa profondeur Humaine au-delà de son individualité passagère [note du transcripteur]
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Peu à peu, à l'arrière-plan de ces remous, se fraie en moi une certitude pleine et heureuse, un sentiment d'achèvement d'un tout autre ordre : ma mère n'a pas été une sainte, elle a connu la terreur de qui s'apprête à franchir le point de non-retour, mais elle est allée vaillamment jusqu'au bout d'elle-même, au cœur de son humanité, à l'extrême pointe de sa vérité. Au-delà, elle ne pouvait pas. Et je comprends soudain qu'il ne nous est pas demandé d'être plus que nous ne sommes, d'aller plus loin que nous ne pouvons, que chacun, au moment de mourir, est dans sa vérité nue : il rencontre sa limite mais aussi tout son possible, cette porte étroite devant laquelle il peut s'arc-bouter de toutes ses forces, tentant désespérément de ne pas en passer le seuil, ou décidant résolument de le franchir, quoi qu'il en coûte.
p. 166
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Je ne sais plus quand exactement se situe le regard inoubliable qu'elle m'a jeté à un moment. Sans doute le même jour. Dans mon souvenir, j'étais seule avec elle, debout au pied de son lit, et je la regardais. Tout à coup, nos yeux ne se sont plus quittés et j'ai vu dans les siens un espace qui s'ouvrait sur un ailleurs, une intensité de présence et d'amour qui ne véhiculait plus ni peur, ni attente, ni passé, ni futur, un regard hors du temps, venu d'un autre monde. Jamais je n'avais vu ce regard chez ma mère, puisé très loin en elle, à un niveau de profondeur qui nous dépassait l'une et l'autre.
p. 78
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Quand elle ferme les yeux, épuisée, et que j'assiste à la souffrance muette de ce pauvre corps, j'invoque sur elle les bénédictions d'une autre dimension, d'un monde qui transcende cette vallée de larmes – et me heurte à l'impuissance car la prière, je le sais, ne la délivrera pas de l'agonie vers laquelle elle s'avance.
p. 45
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Tôt ou tard, chacun de nous est confronté au tragique de l'existence ; pertes et deuils jalonnent notre parcours. Nous ne choisissons ni l'épreuve ni le moment où elle survient : un tragique brutal, cru, sans fioritures, qui fait soudain voler en éclats les remparts que nous avons érigés pour occulter la réalité de la souffrance. Personne n'y échappe mais la manière dont nous y ferons face, à nulle autre pareille, nous appartient.
p. 9
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