Je vais vous raconter une fable !
Je vais vous éveiller aux accents d’une fable telle
Que ceux qui arriveront du pays des fables
Trouveront ma fable, vigoureuse comme un taureau adulte,
Attachée aux pieux de la case que voici !
Il y eut – et qu’il y ait toujours !-
Il y eut les vaches et les tambours !
Ne crevèrent que les chiens et les rats !
On raconte de Yamba,
l'esclave de Bindjiri,
qu'il était si beau
que le préposé aux marchés,
dut lui interdire d'y paraître encore,
tant les voleurs, les jours qu'il y venait,
avaient facile à piller les étalages
des marchandes distraites.
Autrefois le ciel et la terre n'étaient pas séparés. Dieu vivait dans le village des hommes et ceux-ci ne connaissaient ni la maladie, ni la mort (...) Un jour, en se promenant, Dieu rencontra une femme qui cuisait une paire se simbilikis. "Tu m'en donnes"? demanda-t-il. Mais elle refusa (...) Il se mit en colère et se retira dans le ciel et s'éloigna des hommes. (...) C'est alors que Dieu inventa la mort, pas tant pour punir les hommes que pour les rappeler à lui.
Le dilemme de toute oralité est « de périr ou de devenir littérature »
(JC Bremond)
La Chauve-Souris prévoyant des conflits futurs, jugea prudent de s'allier au plus fort et se présenta humblement au Roi des Oiseaux. Elle raconta avec des larmes dans la voix comment le Lion l'avait enrôlée de force dans ses armées, lui disant qu'elle avait le courage d'un animal et des dents tout comme eux. Comme si l'on pouvait juger quelqu'un sur une malheureuse déformation! Les Oiseaux se rendirent aux arguments de l'orateur. Et lorsque le seconde guerre éclata, la Chauve-Souris combattit avec les Oiseaux.
Cette fois, les Animaux furent victorieux et notre Chauve-Souris n'eut qu'à batte en retraite avec Les vaincus.
Elle tenta une nouvelle démarche vers le Lion. Mais, elle apprit que les Animaux voulaient la pendre pour trahison. Quand elle revint sur ses pas les Oiseaux la chassèrent à coups de bec. Depuis ce jour, reniée par tous, la Chauve-Souris n'ose plus sortir qu'à la nuit tombée.