Goisbert regarda Raoul qui avait relevé les épaules et bombait la poitrine. Son cou de taureau se dessinait dans l'ombre. De ce corps puissant émanait une volonté de fer, une santé inébranlable, un besoin alarmant de dominer, d'écraser, de vaincre, et pourtant cet homme, au moment de lancer ses gens contre l'ennemi menaçant, au moment d'user de leurs vies, d'exiger d'eux les pires souffrances, cet homme tremblait, redoutait ce qu'il avait lui-même désiré follement, était saisi d'inquiétudes.