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EAN : 9782851570338
186 pages
Fernand Lanore (30/11/-1)
4.33/5   3 notes
Résumé :
186pages. 21x13,6x1,6cm. Broché.

A la mort du duc Guillaume le Conquérant, les barons normands s'entredéchirent, le seigneur de Conches, Raoul de Tosny, soutenu par une épouse belle et orgueilleuse , laisse libre cours à sa passion pour la guerre et à ses ambitions.
Mais jusqu'où le mèneront ses instincts guerriers ?
À travers une minutieuse reconstitution de cette époque troublée, violente mais souvent mystique, l'auteur fait revivre d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'Histoire est passionnante. ET il suffit d'un rien pour glisser de la fiction à la réalité ou plutôt de la réalité vers la fiction.
Véronique Périnelle s'est emparée d'un épisode de l'Histoire de Conches et en a fait une histoire. Une histoire diablement passionnante et émouvante, une histoire qui s'éloigne si peu des faits réels.


Juin 1090, au château de Conches. de l'imposante forteresse jaillissent des cris et des chants de joie, retentissant jusqu'à l'imposante et belle forêt qui domine les lieux.
Raoul de Tosny, seigneur de Conches, marie sa fille Gothehilde à Baudoin de Boulogne (futur roi de Jérusalem). Ce jour-là, son épouse, Isabelle, dame d'une grande beauté, rayonne.
Voici le portrait que fait Véronique Périnelle de la dame de Conches :
« Isabelle était une femme accomplie, solide de corps et fine d'esprit. Elle était considérée par tous comme un être exceptionnel doué de mille qualités. Cultivée, intelligente, elle était réputée pour ses connaissances, pour l'art avec lequel elle jouait de la mandore, pour ses talents de cavalière. Isabelle montait à cheval et savait se battre comme un homme. Elle maniait l'épée avec habileté. […] Isabelle aimait la chasse, les longues courses à cheval, les combats d'hommes, le sang et la sueur de l'effort. A quarante ans, elle respirait la force et la santé. »


Le portrait de cette femme de caractère ne s'achève pas ici. L'auteure brosse d'elle un tableau éclatant, celui d'une femme pleine de vie, radieuse, qui aimait s'entourer de musiciens et de poètes, mais qui aimait aussi par dessus tout sa liberté, son indépendance.

«  Impétueuse, autoritaire, taquine et habile, elle menait son monde tambour battant. Tantôt tendre et passionnée envers ses enfants comme envers son époux, tantôt distante et mystérieuse, inaccessible dans ses rêves, déroutante toujours. »

Ainsi était Isabelle.


Ce jour-là, jour des épousailles de sa jeune et docile fille, alors que la fête bat son plein, Isabelle s'éloigne, cherchant la fraîcheur. Elle est vite rejointe par un beau damoiseau. C'est Robert de Blanchemain, ami de Richard de Montfort, le frère d'Isabelle. Tous deux sont rattachés au service du comte Guillaume d'Evreux, demi frère de Raoul de Conches.
Le jeune Robert est amoureux, prêt à donner sa vie pour Isabelle, prêt à trahir Guillaume d'Evreux et sa fière épouse Helvise qu'Isabelle n'aime guère.
Voilà de quoi flatter la dame de Conches, voilà de quoi rendre pâle de jalousie sa rivale de toujours, voilà de quoi raviver un conflit en sommeil et faire de Conches le plus puissant fief de la région, voilà de quoi déclencher la Guerre des Belles Dames.

L'histoire s'éloigne de l'Histoire car elle s'appuie sur cet amant supposé comme déclencheur de la Guerre des Belles Dames. Certes, Blanchemain n'est sans doute pas à l'origine du conflit mais l'audacieuse Isabelle de Conches et Helvise de Nevers étaient bel et bien réputées pour leur fort caractère et leur querelle était bien réelle.
Toujours est-il que le conflit entre les territoires de Conches, Evreux et Breteuil était latent. La mort de Guillaume le Conquérant avait donné lieu à une guerre de succession et chaque seigneur entendait défendre ses intérêts territoriaux. Au diable les liens familiaux ! Il convenait surtout de maintenir sa prédominance sur les autres. Et à cette époque, on ne lésinait pas sur les moyens.
Déploiement de chevaliers armés jusqu'aux dents, déferlement de mercenaires hirsutes et avides de richesses, incendies des villages alentour, récoltes dévastées, pendaisons à tour de bras de malheureux hères ...

A travers ce roman Véronique Périnelle nous plonge au plein coeur d'une de ces cruelles batailles moyenâgeuses et sait capter l'attention du lecteur le maintenant en haleine à chaque page. Elle a su rendre corps et âme au donjon de Conches et à ses souterrains, mais aussi redonner vie aux seigneurs de Tosny, personnages ô combien charismatiques auxquels le lecteur s'attache sans peine en s'immisçant dans leurs pensées, leurs doutes, leurs croyances, leurs joies simples et leurs désillusions.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Beaucoup de coups furent donnés, beaucoup de valeureux guerriers périrent. Le champ de bataille retentissait lourdement du choc des armes, des corps et des chevaux. Et le soir, à la tombée de la nuit, surgirent de la terre comme un affreux écho, les râles des guerriers mourants et leurs cris d'agonie. On appela cet endroit Champ Dolent à cause des plaintes qui s'en élevèrent plusieurs jours durant, car les ermites de la forêt ne pouvaient suffire à soulager tous les blessés. Beaucoup de morts restèrent sans sépulture ; et leurs ombres errantes hantent toujours ce lieu maudit où la mort glana une si forte moisson.
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Goisbert regarda Raoul qui avait relevé les épaules et bombait la poitrine. Son cou de taureau se dessinait dans l'ombre. De ce corps puissant émanait une volonté de fer, une santé inébranlable, un besoin alarmant de dominer, d'écraser, de vaincre, et pourtant cet homme, au moment de lancer ses gens contre l'ennemi menaçant, au moment d'user de leurs vies, d'exiger d'eux les pires souffrances, cet homme tremblait, redoutait ce qu'il avait lui-même désiré follement, était saisi d'inquiétudes.
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Chacun pouvait à présent contempler le doux visage de Gothehilde, fille de Raoul et d'Isabelle. Fragile et tendre Gothehilde, au front laiteux, au nez droit et fin, aux narines palpitantes comme des ailes d'oiseaux, au cou long et flexible, blanc comme la neige, à la bouche étroite et fraîche comme un bouton de rose ; Gothehilde la silencieuse, toujours à l'écart, assise seule, la tête inclinée vers son âme, un demi sourire triste errant sur ses lèvres. A ses côtés Baudoin paraissait un géant. Il était le plus jeune frère de Godefroi de Bouillon. Baudoin était un chevalier de bien belle stature, haut et large, de teint vermeil et bruni par le hâle des longues chevauchées.
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