La personne requérante doit donc se présenter et se raconter comme victime d’un État persécuteur et argumenter sa demande d’asile, au regard de cette crainte de persécution, pour convaincre les agents évaluateurs, en mobilisant des éléments de sa propre histoire qui se doivent d’être les plus détaillés et individualisés possibles (Akoka, 2020).
Concrètement, à partir du moment où un demandeur d’asile retire un dossier en préfecture, il a vingt-et-un jours pour produire un récit, qui se doit d’être convaincant. Construire un récit et le restituer à autrui fait en grande partie appel à sa mémoire individuelle, mais aussi à sa capacité à réunir des preuves « objectives ». Ce récit doit faire mention d’acteurs ciblés et du caractère contraint de la migration. Il est d’abord examiné par l’Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) en présence du demandeur, avant de l’être par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) en cas de recours après un refus en première instance. Le taux d’acceptation, si on cumule les premières demandes et les recours, était d’environ 37 % en 2019.