Épilogue
La nuit bleue me vient
En un volcan salvateur
La lune te brûle
L’univers chute
Sous les chevaux que tu as
Fait naître des fers.
Ombres et lumières
Des sentiments contraires lacèrent mes voiles,
Des lambeaux de jours fanés embaument d'effroi.
Au dieu du ciel tombent et trépassent tes étoiles,
L'aube avare resserre son emprise sur moi
Que n'ai-je ces ficelles pour me retenir
D'explorer mes soupirs, mes désirs les plus fous.
Tendre vers l'éphémère, n'est-ce point mourir
D'un seul trait, d'un coup, détruire, noyer la proue...
Lorsqu'elle gravit son zénith, chaude est la nuit
Et, mon âme se meut en louve, jouant affamée
À l'affût des sols humides, bouches vernies,
Tu cherches l'horizon sous les corps affamés.
Fille de joie est la mort ombragée, voleuse
Couchant, çà et là, ses noirceurs, maux et fragments ;
Qui va là ? Geindre aux pourtours des cimes poreuses
Cracher à la terre sa sécheresse et ses tourments!
Détrompez-vous... Seule la beauté est ma maîtresse !
Feue ou vive, gaie ou vieille, elle est douce.
Corps et âmes lui rendent hommages, prouesses
Fidèles ; sommes-nous les fous de cette farouche ?
L'absolu est l'un et l'autre versant du beau
Dévoilant son image à qui le demande.
Charitable tyran, appose donc ton sceau ;
Je suis tienne, sur mes lèvres reposent tes cendres.
Vol de cendres
La langue des corps parle du divin
Mieux que les lois mortuaires
Ce que je délie
Brûle la lie des cendres
Je te lis amant
De l’aube qui précède le vol de l’ange
Ce que je délie
Brûle la lie des cendres
Je te lis aimant
L’aube que clos Icare.
Immanence
Tous le moments
Ne sont pas des sommets
D’avalanche en avalanche
Nous touchons le ciel
Mais tous les préparent
Jusqu’au dernier.
Naufragés
L’espace de création se referme
Telle une vague mûre roulant sur elle-même
Mais la mer demeure vastement peuplée
Et j’attendrai le prochain naufrage.