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Citation de Henri-l-oiseleur


À Yvonne Segalen, Péking, 25 juillet 1909 [visite des tombeaux de la dynastie Qing]
Que les Egyptiens éternels aient tout sacrifié de leur génie, de leurs hommes et de leur temps au Temps qu'ils ont honoré ... Mais ici, quel mépris à rebours du Temps lui-même ! Il dévore ? qu'on lui donne à dévorer. Il ruine ? il décatit, il abrège, il tronçonne, il éventre et pourrit ? Qu'on lui donne à détruire. Qu'on nourrisse sa faim : et non pas avec des aliments durs et indigestes ... voici des mets plus apprêtés : des bois odorants ... des tuiles que délitera la pluie, et que la charpente effondrée versera comme des gravats sur le sol. Des charpentages faits pour la chute immense et des joints si précaires que déjà tout bâille et se disloque... Le Temps est repu. - Ici le monument est indurable et léger ... Mais il se réclame d'une autre puissance : le Monument chinois est /mobile/, et ses hordes de pavillons, ses cavaleries de toits fougueux, ses poteaux, ses flammes, tout est prêt au départ, toujours, tout est nomade : Rendons-lui donc son en-allée, sa fuite, son exode, et sa procession éternelle ...
[...]
Un empereur tombe ! qu'un autre lui succède : un palais meurt, qu'on en hausse un second exact et répété. Un jour s'abat, vienne le lendemain promis ... et que, si les êtres passent, leur série coule du moins avec une fuite éternelle et durable en ses retours.

pp. 200-202.
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