V
Terre !
Terre !
Surhaussement du
Continent plus que lui-même
Roi, — se couronnant sur ton pouvoir.
A travers lui les vassaux vont et viennent, mouvant diadème,
Portant la rançon de leurs savoirs.
Ceux qui s'élancent sur des pieds à sabots griffus de démons ;
Les filles qui marchent d'un bond libre ;
Et ces longs serpents de tes eaux, nés du plus pur jet de tes monts :
Grands fleuves cherchant leur équilibre !
A travers gorges et ressauts sautant, roulant, fluant, bavant,
Ils mènent leur course à l'embouchure,
La vasque finale dissoute en son déhanché décevant :
La mer, hydropique bavochure ;
La mer sans monts, la mer sans front, la cuve d'ennui gris-de-plomb
Qui danse comme ours en ses marées ;
Prodige ! la voici par
Toi, — à tes pieds grimpante — halée,
La mer pérégrine à ton aplomb
I
Elle se courbe, elle est en route en son esclavage éphélide
Vers toi, véhément dans le solide !