L'autre jour, en voyant défiler plein de bouquins sur un site du net, mes yeux sont bêtement tombés sur Franck et Vincent Fernandel, respectivement fils et grand fils d'un certain Fernand Contandin, le "Fernand d'elle" - comme sa belle-mère l'appelait - ou Fernandel tout court, avec la réflexion spontanée : quel aurait été ma vie, si j'avais été ce Franck ou ce Vincent ? Et pour arrêter des considérations du genre : sûrement fort différente ; cela ne doit pas être simple de trouver sa propre voie, à l'ombre de quelqu'un de tant célèbre et populaire ; je ne crois pas que j'aurais foutu grand-chose à l'école etc., j'avais commandé le livre du petit-fils avant même de me le réaliser pleinement, sans doute guidé par ma curiosité et la devise de 'place aux jeunes'.
Parfois les décisions les moins réfléchies s'avèrent les meilleures, car je ne regrette nullement mon achat non-programmé. Non pas que Vincent Fernandel soit partie pour rafler prochainement un grand prix littéraire, mais qu'il a hérité certaines qualités de son illustré grand-père ne fait pas de doutes. Entre autres son sens d'humour.
Né en 1983, Vincent n'a jamais connu son grand-père Fernand, décédé d'un cancer à Paris en 1971. Mais, tout comme ce fut le cas pour son père, Franck (1935-2011), l'ombre "gigantesque" (pour reprendre le titre d'un journal) du monstre sacré du cinéma français plane, bien entendu, sur sa vie.
Dans son ouvrage, il essaie évidemment d'en relativer la portée, mais à mon avis, sans grande conviction. Cette remarque ne constitue nullement un reproche, car honnêtement et en toute logique le contraire m'aurait étonné. D'un côté, il a hérité certaines qualités des Contandin, d'un autre côté, la multiplication des jobs - chroniqueur à la télé, metteur en scène, journaliste, formateur dans une école de théâtre... - semble indiquer une difficulté à trouver sa propre destinée professionnelle.
Le grand Fernandel qui apparaît dans ces pages est celui d'un homme très sérieux : mari fidèle et exemplaire pour son épouse Henriette Manse (1902-1984) qu'il marie à ses 22 ans, et avec qui il est resté très proche jusqu'à sa mort, 46 ans après ; père affectueux pour ses 2 filles, Josette (°1926) et Janine (°1930) et ami avec son fils Franck ; comme acteur très professionnel avec un sens du devoir remarquable et toujours foncièrement honnête en affaires et argent. Cette dernière qualité est confirmée par son meilleur ami et partenaire commercial, Jean Gabin.
Que Vincent égaie sa biographie de Don Camillo avec plein d'anecdotes, va de soi. Des anecdotes qu'il a appris pas seulement de sa famille, mais aussi d'anciens amis et compagnons du grand artiste. En parcourant ce bouquin, le sourire vous parviendra inévitablement à la bouche et ce plaisir je ne tiens pas à le gâcher en reproduisant ici des exemples.
Un grand atout du livre réside dans les abondantes photos, 67 pages de photos, dont certaines exclusives, avec d'autres actrices et acteurs comme Gabin, Bourvil, Raimu, Galabru, Marielle, Gino Cervi, Françoise Arnoul, Elisabeth Taylor, Gary Cooper (son idole), Charlie Chaplin (son maitre) etc. Puis avec régisseurs et écrivains tels Marcel Pagnol, Sacha Guitry, Jean Giono, Henri Verneuil, Sergio Leone, Julien Duvivier, Christian Jaque etc.
Et même Marguerite, la vache légendaire de son énorme succès "La vache et le prisonnier" (mon favori) n'a pas été oubliée. Une petite anecdote tout de même : lorsque Fernandel a appris que la pauvre Marguerite allait entreprendre son dernier voyage vers l'abattoir, il s'est mis dans une telle colère noire que la vache "cinégénique" a eu droit aux meilleurs pâturages de Provence-Alpes-Côte d'Azur. pour remémorer son passage au 7ème art et la célébrité !
À la fin de l'ouvrage figure une liste complète des 138 films, longs et courts-métrages, que Fernandel a tournés entre 1930 "Ce Blanc et le Noir" à 1965 son dernier "La Bourse et la Vie".
En résumé, cet ouvrage de Vincent Fernandel est un hommage attendrissant à son talentueux phénomène de grand-père, qui a marqué son époque, et qui vaut ainsi sa place dans n'importe quelle bibliothèque. La renommée de Fernandel était telle que le général de Gaulle aurait dit de lui qu'il était l'homme le plus connu dans le monde, après lui-même !
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Quand tu as un peu joué au rugby, tu sais mieux que quiconque que ce n’est pas un sport pareil aux autres. Et quand tu poses un pied en Nouvelle-Zélande, alors tu comprends très vite que le rugby est là-bas, bien plus qu’un sport : c’est un état d’esprit, une philosophie, un guide de vie, un moyen de côtoyer au plus près l’âme des anciens, des ancêtres et même des dieux.
Mais pour cela, il faut faire ce voyage que Vincent Fernandel et Ian Borthwick ont fait et qu’ils retracent dans Au cœur de la fougère, road trip en terres All-Blacks superbement illustré. Là où la plupart des touristes choisissent d’attaquer Aotearoa par le Nord, nos deux compères débutent par le Sud, terre de débarquement des pionniers écossais.
Au fil d’une douzaine d’étapes parsemées de rencontres avec les plus grandes gloires Blacks vivantes ou mortes - mais toutes marquées par leurs grands duels européens -, le pays dévoile la diversité de ses attraits. Car il serait tellement réducteur de cantonner cette terre à ce sport, aussi omniprésent soit-il.
Paysages sauvages à couper le souffle, hospitalité généreuse et bienveillante, découverte de l’art local, ancestral ou plus contemporain, figures locales aux « gueules » incroyables… Chapitre après chapitre, le recueil dévoile les différentes facettes de cette terre inconnue qu’on croit pourtant tellement connaître. Images superbes et texte truffé d’humour, Au cœur de la fougère se lit doucement, se pose et se reprend, pour mieux apprécier, chapitre après chapitre, l’atmosphère subtile du pays All-Blacks.
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Lorsque j'ai consulté la liste des livres proposés lors de la Masse Critique de février, j'ai immédiatement tilté sur cet ouvrage pour plusieurs raisons :
1 - j'aime les fougères : pour mémoire, une fougère argentée, endémique de Nouvelle-Zélande, orne le maillot noir des All Blacks ;
2 - j'aime les îles (cf ma critique de ‘' Tant qu'il reste des îles'' de Martin Dumont) ;
3 - je suis fan de rugby, ce ‘'sport de voyou pratiqué par des gentlemen'' (réplique du film Invictus)
4 - un des meilleurs souvenirs de ma vie est une conversation avec un couple néo-zélandais dans un des endroits les plus exceptionnels à mes yeux : le théâtre antique d'Epidaure ; dans un théâtre désert, assis sur les gradins devant un splendide panorama et à la lueur d'un coucher de soleil inoubliable nous avons longuement parlé de la Nouvelle-Zélande (Aotearoa en maori), de rugby… et de Kiri Te Kanawa, une soprano néo-zélandaise d'origine maori dont je suis une inconditionnelle (*).
Merci à Babelio et aux éditions Au vent des îles pour l'envoi de cet album que je déposerai sur le rayon ‘'Beaux livres'' de ma bibliothèque après lecture.
Les deux auteurs sont un journaliste néo-zélandais vivant en France, grand spécialiste de rugby (il a publié plusieurs livres) et un réalisateur français (entre autres activités). Ils devaient effectuer des repérages pour un documentaire sur les All Blacks, équipe nationale néo-zélandaise au top du rugby mondial ; leur mission : « découvrir les racines de la magie noire ». Un véritable défi, car « confier la réalisation d'un 90 minutes sur les All Blacks à un type qui ne connaît strictement rien ni au rugby ni à la Nouvelle-Zélande (…) c'est aussi dangereux que d'embaucher un boulimique pour surveiller une cargaison de mille-feuilles – à moins d'avoir une passion pour le sabotage » écrit Vincent Fernandel dans la préface.
Le journal de bord de l'un et les clichés de l'autre leur ont soufflé cette évidence à la fin de leur périple de Dunedin (île sud) au cap Reinga (île nord) : « en plus du film, un livre devait exister ». L'originalité est que les rôles sont inversés : le journal de bord est tenu par l'homme d'image (le réalisateur) et les clichés sont l'oeuvre du journaliste-écrivain ; ce qui donne beaucoup de fraîcheur au livre.
Le fil rouge est, évidemment, l'équipe des All Blacks. En rencontrant des joueurs All Blacks célèbres, retirés des stades ou décédés, et en parcourant le pays, les auteurs ont recherché « ces forces intangibles et immémoriales qui (…) irriguent les crampons des Blacks »… ce qui, dans ce pays imprégné d'art et de culture maoris, dans sa géographie, son histoire et sa population, fait que cette équipe, outre sa dimension sportive internationale, est un symbole de la Nouvelle-Zélande ; et inversement.
Les textes sont directs, voire très familiers, emplis de passion et de drôlerie : Vincent découvrant l'univers rugbystique ou froggy confronté aux néo-Z'. Les photos sont magnifiques : double page, pleine page ou ¼ page, beaucoup d'entre elles font rêver.
Lire ce livre, c'est « tout simplement rencontrer une autre forme de vie » comme l'écrit l'un des auteurs dans la préface.
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(*) pour ceux que ce souvenir qui remonte à quarante ans inciteraient à aller faire un tour à Epidaure, je dois préciser que j'y suis retournée un dizaine d'année plus tard : je suis tombée sur une cohue de touristes harcelée par ‘'les marchands du temple''.. à tel point que j'ai fait demi-tour en début de visite, de peur de polluer le souvenir merveilleux que j'en avais gardé !
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Dans un beau livre les photos se doivent d'être magnifiques. C'est bien le cas ici mais ce qui fait tout l'intérêt de cet ouvrage, ce sont les textes desquels se dégage une grande humanité et une truculence tout à fait conforme à l'esprit de l'ovalie. Le road-trip des auteurs nous amène au-delà de la simple découverte d'un pays, c'est tout un esprit, une façon de vivre, une philosophie. Les passionnés de rugby vont se régaler en croisant des légendes All Blacks et je confesse même quelques moments d'émotions (par exemple à l'évocation du noeud pap rose de Guillard offert à Dan Carter).
Les amoureux du voyage ne seront pas en reste car les paysages magnifiques de la Nouvelle-Zélande ne peuvent laisser personne indifférent.
Puisque l'on approche de noël, voici une idée cadeau à glisser sous le sapin des curieux, des rugbypèdes et des nomades.
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Le sport a toujours quelque chose de fédérateur, et surtout il est vecteur de belles histoires. Alors, un livre qui a pour thème le rugby et en particulier la légendaire équipe des All Blacks ne peut qu'éveiller ma curiosité.
D'autant plus quand j'ai vu les deux noms sur la couverture. Ian Borthwick et Vincent Fernandel. Un spécialiste du rugby et un réalisateur et metteur en scène. Qui se révéleront photographe et reporter. Borthwick et Fernandel, c'est un sacré duo ! Et les suivre du sud au nord de la Nouvelle-Zelande est tour à tour drôle et émouvant.
De rugby finalement, ils n'en parleront que par touches (mais quelles touches ! L'histoire du voyage d'un nœud papillon rose par exemple). Parce que ce qui compte, c'est la Nouvelle Zélande et bien plus encore les habitants de ce pays. C'est un livre de rencontre que l'on a entre les mains. Des rencontres humaines qui bouleversent et la rencontre avec des paysages incroyables. Ceux que je rêve de découvrir, comme beaucoup, depuis une séance de ciné en Terre du milieu.
Un livre sur le rugby, un livre sur la Nouvelle-Zelande, un beau livre de photographies, un récit de voyage ? Un beau mélange de tout ça qui ravira un grand nombre de lecteurs et qui donne envie de s'envoler à l'autre bout du monde.
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L'AVENTURE INTERIEURE
L'un a photographié, l'autre a écrit.
Ian a saisi l'instant par l'image, Vincent a trouvé les mots pour raconter.
Un duo indissociable dans cette quête de l'ailleurs qui nous emmène au cœur de la fougère argentée, plante endémique et surtout symbole des invincibles et fascinants All blacks dont la terre de naissance renferme tous les secrets de leurs forces.
Le cœur de la fougère c'est un voyage loin...très loin... à vingt mille kilomètres au pays des "Kiwis"- Aotearoa, la Nouvelle Zélande en maori- depuis Dunedin au sud jusqu'au cap Reinga au nord.
Les photos de Ian Borthwick sont celles d'un enfant du pays, sensibles et sublimant sa terre natale, fixant les rencontres; les paysages grandioses, les traditions et le rugby.
Le cœur de la fougère c'est aussi et surtout un voyage intérieur, un parcours initiatique- celui de Ian redécouvrant son pays et celui de Vincent qu'on ressent encore plus fort puisqu'il nous le raconte à travers son regard avide de rencontres et d'une expérience humaine rare.
Alors avec ses mots et son amour des mots qu'il déploie généreusement, le lecteur s'envole à vingt mille kilomètres au bout du monde à la découverte de ce pays pétri de valeurs et d'un naturel vertueux qui fait toute sa force.
J'ai tout aimé dans ce livre. Surtout parce qu'il m'a surprise- je croyais ouvrir un livre sur le rugby des All blacks et j'ai finalement lu un texte profond, humaniste et émouvant. Un texte littéraire, polymorphe, jonglant agilement avec les mots, les métaphores, les tonalités, les styles et les références.
Un carnet de bord extrêmement bien conçu par les éditons au Vent des îles, retraçant les pérégrinations de ce binôme s'enrichissant mutuellement et intérieurement au fil de la route, de l'Histoire, des autochtones, des paysages de ce pays lointain qui a beaucoup à nous apprendre.
Une très belle quête d'un ailleurs, de l'identité néo-Z au cœur de la fougère, devenue finalement une quête de soi.
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Quel bonheur en ouvrant ce livre ! Dans les temps actuels, pouvoir voyager par les images et l'écrit est une vraie bouffée d'air frais. Avec Au coeur de la fougère, road trip en terres All-Blacks, on voyage donc au coeur de la Nouvelle-Zélande à travers les All-Blacks, ces joueurs de rugby légendaires de l'île mais aussi du monde. Car pour ceux qui n'y connaissent pas grand chose dans ce sport, le All Black est LA référence en rugby. Si je suis supportrice assidue de la balle ovale, ceux dont ce n'est pas le cas, ne seront pas laissés de côté. Ils apprécieront tout autant le voyage proposé dans ce magnifique ouvrage. Au détour de plusieurs étapes parsemées de rencontres avec les plus grands joueurs néo-zélandais, la Nouvelle-Zélande se dévoile. Et c'est particulièrement réussi.
Un point spécial aux photographies, qui donnent le ton de ce livre. Une fois lu, on continue de feuilleter l'ouvrage pendant les jours/semaines qui suivent la première lecture. Et probablement les mois et les années qui suivront, je l'ouvrirai encore. Pour regarder les magnifiques photos, pour relire les textes, pour me donner des envies de voyage. Ou juste pour passer un bon moment. Les deux auteurs, l'un, journaliste néo-zélandais vivant en France et spécialiste de rugby, l'autre, réalisateur français, devaient effectuer des repérages pour un documentaire sur les All Blacks. A la fin de leur périple, ils en ont profité pour faire aussi ce livre : un ouvrage qui balance brillamment entre journal de bord et clichés de ce petit pays de l'autre bout du monde... J'ai vraiment tout aimé dans ce livre que je recommande vivement !
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Je viens de me prendre un bol de beauté, d’authenticité et de chaleur humaine.
Je viens de faire un merveilleux roadtrip au pays de l’Ovalie.
Dans « Au cœur de la Fougère – Voyage sur la terre des All Blacks », Ian Borthwick et Vincent Fernandel partagent avec nous leur passion pour cette terre de Nouvelle-Zélande, pour les hommes et les femmes qui l’habitent, pour le rugby aussi et bien sûr.
Ici, le rugby est plus qu’un sport, c’est une façon d’être au monde, un code d’honneur, un pilier de l’identité néo-zélandaise.
J’ai aimé découvrir ces histoires d’hommes et de femmes - célèbres ou non - toujours authentiques et émouvantes.
J’ai aimé les sublimes photographies qui nous donnent à voir les grands espaces - la deep NZ - et les grands cœurs qui la font vibrer.
J’ai aimé les textes - délicieux, tantôt poétiques, tantôt espiègles, tantôt gouailleurs, toujours habités
Alors que je referme cet ouvrage, je suis emplie de gratitude face à tant de bonté et d’humanité. Ce livre est un don.
Si vous aimez les voyages, ce livre est fait pour vous.
Si vous aimez les gens et les légendes ancestrales, ce livre est fait pour vous.
Si vous aimez le rugby, ce livre est fait pour vous.
Si vous n’y connaissez rien au rugby, peu importe … ce livre est quand même fait pour vous !
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Quand nous allons parfois à Carry-Le-Rouet, nous imaginons rencontrer Fernandel avec son pain et son journal. Un livre qui nous met de bonne humeur, malgré la nostalgie de ce temps d'avant....
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Merci à l'opération Mass critique de Babelio qui m'a permis de découvrir ce livre !
Un magnifique documentaire richement illustré par de magnifiques photos, qui revient sur l'histoire de l'introduction du rugby en Nouvelle Zélande, sur les particularités et l'importance de ce sport dans ce pays. On suit les deux protagonistes qui parcourent tout le pays pour comprendre pourquoi cette équipe est la meilleure du monde.
Un livre très instructif, accessible à tous, même à ceux qui ne sont pas familiers de ce sport.
Seuls bémols :
- dommage que Babelio n'offre pas un voyage en Nouvelle Zélande !!!
- dommage que les légendes des photographies soient regroupées en fin d'ouvrage, ce n'est pas très agréable pour la lecture, d'autant que le livre est assez volumineux,
- dommage que l'auteur s'autorise par moments des tournures familières.
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