La forêt était une multitude de crissements, de bruissements, pour qui y prêtait l'oreille. Fonte négligeable du petit matin, goutte-à-goutte, branches et troncs qui craquent et se fendent, cédant finalement après des mois de gelées, vent qui joue sur les glaçons suspendus aux branches et aux rochers telles les pampilles d'un lustre en cristal de Bohême. Puis, de temps en temps, la masse fraîche de la neige alourdie qui tombe d'un sapin, comme un sac de lest. Et encore, le froissement d'une aile, ou la fuite éperdue d'un petit animal, surpris dans sa quête de nourriture. Même les cristaux du manteau de neige semblaient vivants, fourmillant, recomposant sans cesse de nouvelles structures qui bruissaient à leur tour.