Ôtez-moi mes affections, et je serais pareille à une algue hors de l’eau, à la carcasse d’un crabe, à une coquille vide. De mes entrailles, ma moelle, mon suc, ma pulpe, de toute ma lumière, il ne resterait rien. Je serais soufflée dans la première flaque et je m’y noierais. Ôtez-moi l’amour pour mes amis, l’urgence brûlante de l’importance de l’existence humaine, de ce qu’elle a d’attrait et de mystérieux, et je ne serais plus qu’une membrane, une fibre incolore et sans vie que l’on pourrait jeter comme n’importe quelle déjection.
- À Ethel Smith