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Citation de LeRockingChair


Clarissa escortait le Premier Ministre, pimpante, étincelante, dans la majesté de ses cheveux gris. Elle portait des boucles d’oreilles et une robe de sirène vert-argent. Elle semblait danser sur les vagues, tresser ses cheveux ; elle possédait ce don : être, exister, tout réunir dans le moment où elle passait ; elle se retournait, accrochait son écharpe à la robe d’une autre femme, la détachait, riait, toujours avec la plus parfaite aisance, et l’air d’une créature flottant dans son élément. Mais l’âge l’avait touchée ; de même, une sirène voit, dans son miroir, le soleil se coucher, sur les vagues, dans un soir très clair. Il y avait en elle un souffle de tendresse : sa sévérité, sa pruderie, sa raideur étaient tout échauffées à présent ; il y avait en elle, quand elle dit adieu au gros homme aux broderies d’or (que Dieu le garde !) qui faisait de son mieux pour avoir l’air important, une dignité inexprimable, une cordialité délicieuse comme si, ayant atteint le bord, l’extrémité des choses, elle souhaitait du bien au monde entier et prenait congé. C’était l’impression qu’elle lui donna – sans qu’il fût amoureux.
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