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Citation de santorin


Le mois d'octobre, déjà très avancé, continuait à répandre une chaleur régulière en comparaison de laquelle les premiers mois de l'été paraissent juvéniles et capricieux. De grands espaces de terre s'étalaient maintenant sous le soleil d'automne ; toute l'Angleterre, depuis les landes pelées jusqu'aux roches de Cornouailles, illuminées de l'aube au crépuscule, se montrait par touches de jaune, de vert, de violet. Cet éclairage prêtait un éclat même aux toits des grandes villes. Dans des milliers de jardinets, des fleurs rouge sombre fleurissaient par millions jusqu'au moment où les vieilles dames qui les avaient si tendrement soignées accouraient avec leurs ciseaux, tranchaient dans le vif de leurs tiges juteuses et les déposaient sur des rebords de pierre froide dans l'église du village. Des bandes innombrables, revenant de leurs parties de campagne, clamaient au coucher du soleil : "C'est la plus belle journée qu'on ait jamais vue ! " "C 'est toi " murmuraient les jeunes gens : "Oh ! c'est toi" répliquaient les jeunes filles. Ne fût-ce qu'à cinquante centimètres de chez eux, on sortait au grand air tous les vieux et de nombreux malades qui se livraient à des pronostics optimistes sur l'avenir du monde. Quand aux confidences et aux déclarations d'amour surprises non seulement dans les champs de blé, mais aussi sous les lampes, dans les intérieurs aux fenêtres ouvertes sur le jardin où des hommes à cigares embrassaient des femmes à cheveux gris - il était impossible d'en retenir le compte. Les uns prenaient le ciel pour emblème de l'existence à venir. Des oiseaux aux longues queues caquetaient, lançaient des cris stridents, s'envolaient de bosquet en bosquet, avec leurs plumes que parsemaient des yeux d'or.
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