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Citation de Ziliz


Elle suivait souvent, sur l'ordinateur de la maison, les émissions de France Inter ou France Culture - le son de sa maison, les fréquences que son père écoutait, chez lui.
Mais après les attentats, il était progressivement devenu impossible d'écouter ces stations sans qu'il soit question de l'islam. L'élite française feuilletait le Coran et lui faisait dire ce qui l'arrangeait. On voulait à tout prix faire coïncider la parole du Prophète et le bain de sang qui fracturait le pays. Comme si ces terroristes venaient d'inventer le meurtre politique, et qu'ils l'avaient fait sur ordre d'Allah. Comme si les ignorants qui avaient perpétré ces crimes ne s'étaient pas d'abord inspirés des films et des jeux de Hollywood... Qu'ils aillent arracher les racines de la violence là où elle avait poussé, et non dans ses prières. Aucun des assassins n'était pratiquant. Aucun. Ça ne mettait la puce à l'oreille de personne, sur les stations qu'écoutait son père. Ils compulsaient le Coran, frénétiquement, comme s'il suffisait d'un regard d'Occidental pour en extraire la vérité. Pour lui faire cracher sa violence. Jamais ils n'examinaient leur propre propagande. Il n'était pourtant pas compliqué de voir que, depuis le 11 septembre, les tueurs avaient toujours choisi de parler le langage de l'Occident : la violence graphique, spectaculaire. L'esthétique du massacre, c'est Hollywood qui en a fixé les règles.
(p. 255-256)
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