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3.75/5 (sur 8 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Spécialiste en droit européen des télécommunications et des nouveaux médias, Virginie Tyou est également maman de trois enfants. Son parcours personnel l’a amenée à s’intéresser à la psychologie et à découvrir la psychogénéalogie. Elle est coauteur de l’essai Vérité de soi et quête de sens, sous la direction de Jacques Quintin, aux éditions Liber. Elle est également la créatrice de Cliky : l’énigme numérique, un roman visant à rendre les enfants auteurs de leur vie en ligne.

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Virginie Tyou - Voyage en mer intérieure


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La voix du docteur m’apaise et m’incite à retourner sur la plage. Une brise chasse la boule de ma gorge. Ma respiration se calme. Je me réveille doucement. Je me sens triste.
- Eh bien, Docteur, cela ne m’a pas l’air brillant ! Il serait temps de voir des choses positives, non ?
- C’est votre vie que vous ressentez. Vous ne pouvez pas imposer à votre inconscient de vous montrer ce que vous avez envie de voir. L’inconscient a ses règles, qui ne sont pas celles de votre conscient. S’il vous fait remonter le temps, il a certainement de bonnes raisons. Faites-lui confiance.
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- Vous m’avez demandé mon avis, je vais vous le donner. Je pense que le geste chirurgical que l’on vous propose peut être postposé. Vous souffrez depuis des années et je ne suis pas convaincu que cette nouvelle opération soit la solution miracle. Et je pense que vous êtes venue me voir parce qu’au fond, vous aussi, vous doutez.
Ce propos est salvateur et sèche mes larmes. Il me rend la maîtrise d’événements devant lesquels, jusqu’à cette rencontre, je suis restée passive. Pour la première fois, je passe imperceptiblement du stade de malade en attente de soins à celui de malade en quête de guérison.
- Probablement… Il n’y a rien à faire, alors ?
- Si. Je voudrais vous proposer une méthode pour tenter de diminuer la douleur que vous ressentez. Avez-vous déjà entendu parler de l’autohypnose ?
- Autohypnose ? C’est quoi ce truc ?
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- Que se passe-t-il, Virginie ?
Je tente de regarder le docteur, mais je vois flou. Tout tourne autour de moi, j’ai l’impression que je vais tomber de la table sur laquelle je suis allongée. Je suis comme un navire en pleine tempête, ça tangue dans tous les sens et surtout, je ne suis plus moi. Je ne suis plus qu’une petite fille complètement larguée. Je ne trouve plus mes mots, je gémis comme un nourrisson.
Le docteur me prend la main et me regarde avec une bienveillance qui m’apaise.
- Docteur, c’est terrible. Je pense, enfin, je crois que mon papa n’est pas mon vrai papa…
Ces paroles m’étranglent. J’ai l’impression que mon corps tombe dans le vide, comme si la table plongeait dans les oubliettes de la terre. Je croise le regard du docteur qui me tient toujours la main. D’une voix tiède et lente, il prononce des mots qui calment mes tremblements.
- Vous n’êtes pas folle. Vous ne vous trompez pas. Votre père n’est pas votre père naturel.
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- Vous avez une tension à plus de dix-huit. Il va falloir se calmer, sinon vous allez avoir un serieux problème, sans compter que c'est très mauvais pour le bébé !
Que croit-elle au juste ?Que je m'amuse à me faire peur ?Je ne suis pas tendue, je suis térrorisée .
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De la rencontre naît le mouvement.
Comme si j'étais fermée de l'intérieur.
Je ne laisse guider par mon GPS intérieur en qui j'ai désormais une confiance absolue.
Est-ce la rencontre qui oriente le destin ou le destin qui oriente la rencontre ?
Ne pas connaître ses origines, c'est être hémiplégique(Willy BARRAL)
À la sortie de ma mer intérieure, je n'ai pas échappé à un immense travail de deuil et de reconstruction mentale.
..., il m'a semblé important de témoigner de la nécessité de rester à l'écoute de notre corps et de notre inconscient, les deux sels moteurs humains qui ne mentent jamais.
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- Et tu lis tout cela, toi ? J’ai peine à croire que de savoir que ton arrière-grand-mère est morte en me donnant la vie t’aidera à soigner tes maux. Mais si cela te fait du bien de le savoir, tant mieux. Il est étrange ton docteur…. Ta mère ne l’aime pas.
- Comment cela, elle ne l’aime pas ? Elle ne le connaît pas !
En voilà un drôle de commentaire ! Pourquoi ma mère parle-t-elle de mon docteur dans mon dos ? Je sens un énorme retour de la pointe de bois dans ma poitrine. Le visage de ma grand-mère a changé d’expression : ses traits sont durs et contractés. Je n’avais jamais ressenti de barrière entre nous avant aujourd’hui.
- Bien sûr, mais les questions que tu lui poses la dérangent. Comme moi, elle ne voit pas le lien entre ces histoires du passé et ta maladie.
Sa voix est chargée d’hésitations et son timbre est devenu grinçant. Il irrite mes tympans.
- Arrêtez de dire que je suis malade ! Je suis handicapée, je souffre et j’essaie d’aller mieux. Vous pouvez comprendre ça, non ? Si vous m’aidiez, plutôt….
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Cette thérapie au long cours se mue en catalyseur de sens et d’émotions. Chacune de mes promenades au jardin ou en forêt est désormais une balade sensorielle et olfactive. Les parfums dégagés par la terre et par les sous-bois me happent, comme si la nature m’invitait à faire corps avec elle, comme un appel à la vie. Cette vie qui se découvre doucement. Je sais désormais que je n’étais que l’ombre de moi-même avant mon accouchement. C’est la douleur qui m’aide à présent à m’éveiller, à me métamorphoser.
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Ces années m'ont néanmoins permis de prendre conscience de cette partie du corps qui fait partie de moi au même titre que mon cœur ou mon estomac. Et pourtant, qu'il est difficile de se représenter ce lieu, cet endroit enfoui, secret et invisible. Qu'il est compliqué d'évoquer le sexe féminin, même chez un gynécologue. Dans mon expérience, le cabinet de gynécologie est un des rares lieux médicaux où au moment de l'examen, le docteur pose généralement des questions sur notre vie, nos enfants et nos loisirs, mais pas sur l'endroit qu'il examine. Il doit en permanence trouver le juste équilibre entre respect de la pudeur et démystification. Quel métier difficile ! Et dans le fond, le problème est identique pour la transmission de mère en fille. Je suis aujourd'hui convaincue de la nécessité de parler à nos filles de leur corps. La communication à ce sujet n'est ni un risque, ni une opportunité. C'est une nécessité, pour leur santé et leur bien-être. Encore faut-il trouver les mots justes. Pourvu qu'il y ait de l'amour et un profond respect, je pense qu'il n'y a guère de risque de se tromper.
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Au fil du temps, mon corps a évolué positivement, non sans conserver des traces du traumatisme de mon accouchement. J'ai simplement appris à être à son écoute et à ne plus le brusquer. C'est ce qui me permet aujourd'hui d'avoir la chance de m'épanouir dans une vie qui me correspond. C'est une des leçons que je tire de mon voyage : acceptons-nous tels que nous sommes, avec nos forces, nos réussites, comme avec nos failles et nos échecs.

Ce que j'ai vécu n'a été possible qu'avec l'aide du temps, un guérisseur magnifique tant que l'on accepte de respecter son tempo. Prenons le temps de patienter, d'avancer à pas mesurés vers notre destin. Vouloir changer notre vie d'un coup de baguette magique relève de cette illusion créée de toutes pièces et entretenue par notre société de consommation. Prendre le temps de se soigner permet aussi de trouver le courage de tendre la main à ceux qui nous ont blessés. Tous, nous sommes un jour victimes, mais nous avons également la capacité de devenir les acteurs de notre reconstruction.
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A sa naissance, le cordon ombilical de Charles était serré autour de son cou. Sans un accouchement par césarienne, il aurait pu mourir. Mes hanches lui ont sauvé la vie ! A rebours, il est d’ailleurs évident que si mes hanches n’avaient pas été fracassées par mon premier accouchement et si je ne m’étais pas ensuite décidée à donner un sens au calvaire que je subissais, Charles ne serait jamais venu au monde.
Après avoir pris forme, couleur et sens, ma douleur s’est transformée en une puissante source de vie. La douleur s’est métamorphosée en force intérieure et la révélation de mon identité a progressivement comblé le vide qui menaçait mon équilibre. Vivre, c’est prendre le risque de tendre la main à ses rêves. Nos rêves nous appartiennent, comme notre bonheur, qui ne cadre avec aucun modèle préconçu ou imposé.
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