Les femmes Kayahs croient que le siège de leur âme se trouve dans leurs genoux, aussi les protègent-elles par des dizaines de kilos de fibres végétales enduites de laque, dures comme le fil de fer. Elles ne s'en séparent jamais ; au contraire, dès qu'elles le peuvent, elles en augmentent le volume ; leur démarche ressemblera ainsi davantage à celle de l'éléphant, animal sacré de la tribu, modèle parfait à leurs yeux. C'est d'après le volume de leurs genoux et celui de leurs colliers d'argent que les hommes jugeront de leur beauté et de l'importance de leur dot.
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