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Citation de PatriceG


L'amour dans la vie de Tolstoï
Vladimir Fédorovski, 2017, une cinquantaine de pages.

Léon Tolstoï domina toute la civilisation russe. Plongeant par toutes ses racines dans l'histoire de son pays, l'écrivain fut, en quelque sorte, le héros de son temps. Il le fut par le style de sa vie, par la puissance de sa pensée et par ses amours. Ce noble, ce barine, appartenait pourtant bien plus au XVIIIe qu'au XIXe siècle. Ainsi, son penchant vers l'utopie, sa haine de la civilisation, sa passion pour la vie champêtre et pour la paix de l'âme portée à l'infini, tout cela s'apparentait étroitement à l'esprit de Rousseau, de Voltaire et de Diderot. Son génie exacerbé le poussait à critiquer et à saper toutes les institutions divines et humaines.

Ma passion pour Tolstoï est liée à un souvenir lointain ; avant mon départ pour mon premier poste diplomatique en Mauritanie au début des années 1970, ma mère m'avait offert une édition rare : les quatre tomes de son journal intime, publié à Moscou de 1960 à 1964. Ce fut un cadeau très opportun car, en Mauritanie, j'avais tout loisit de lire et relire les confidences de Tolstoï. Nouakchott, la capitale, qui fut jadis un petit front colonial de quelques centaines d'âmes décrit par Saint-Exupéry dans Terre des hommes, compte de nos jours près d'un million d'habitants. Dans les années 1930, avec la construction de l'Impériale, la route reliant Casablanca à Dakar, la localité devint un relais pour les nomades en transhumance et un étape entre Atar et Rosso. Le village fut emporté par les eaux en 1950 et les habitants s'installèrent sur un nouvel emplacement, un peu plus à l'ouest. En 1957, Nouakchott devint la capitale mauritanienne en lieu et place de Saint-Louis, désormais au Sénégal. Le mariage de l'océan et du désert ou, à l'inverse, l'affrontement des deux éléments me rappelait les tableaux de Kandinsky. C'était le bout du monde et nous vivions en vase clos, mais c'était une chance du moins pour moi : ce pays ne présentait pas un grand intérêt stratégique pour la Russie, la pression idéologique était moins forte. En effet, qu'imposer dans ces trois rues en longueur et sept en largeur, bordées de maisons blanches avec ou sans étage et fleuries de lauriers-roses . C'est là que j'ai découvert le journal intime de Tolstoï, le lisant et le relisant pour, à la fin, emplir mon propre cahier de notes et d'extraits qui constituent la trame de ce chapitre.

Léon Tolstoï naquit le 28 août 1828 dans le domaine familial d'Iasnaïa Poliana - la claire fontaine - dans une famille qui fut souvent en première ligne de l'histoire de son pays. Un de ses aïeuls, Pierre Tolstoï, fut l'homme de confiance et le chef de la police secrète du tsar Pierre le Grand qui lui conféra le titre de comte. Jeune aristocrate menant une vie légère et dissolue, Léon Tolstoï partit combattre au Caucase et en Crimée. Il en rapporta une aversion pour la guerre et un intérêt profond pour la nature humaine qu'il raconta pour les journaux de l'époque, récits qui furent publiés sous le titre de Récits de Sébastopol.."

Rien à ajouter à ces souvenirs, c'est clair et intéressant, si ce n'est que Vladimir Fédorovski aurait pu doubler voir tripler son livre en volume pour en faire un titre à part entière.
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